Les scènes de bataille rangée dans le cinéma hollywoodien contemporain (1995-2011) : Formatage et renouvellement d’une séquence stratégique
Auteur / Autrice : | Gaspard Delon |
Direction : | Laurence Schifano, Jean-Loup Bourget |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La banalisation de la scène de bataille rangée dans le cinéma hollywoodien contemporain accompagne le redressement de l’épopée historique, convalescente depuis les années 1960 mais revivifiée par les succès de « Braveheart » puis « Gladiator », ainsi que le développement du film de fantasy dans le sillage de « The Lord of the Rings ». La production de cette scène de genre, circonscrite mais remarquablement régulière entre 1999 et 2011, participe de la stratégie commerciale du blockbuster en visant un public large et international, et donne lieu à de nombreuses imitations dans les sphères voisines du paysage médiatique. Œuvre collective, elle combine savoir-faire technique traditionnel et recours croissant aux sociétés d’effets visuels, qui en font un terrain d’expérimentation privilégié et l’objet d’une lutte concurrentielle. La représentation des combats, qui tente de s’inscrire dans une prestigieuse tradition historique et artistique tout en se conformant aux normes du film d’action, s’appuie sur des stéréotypes formels et narratifs à l’origine d’un jeu de surenchère et de variation typique des mécanismes du formatage et de l’invention hollywoodiens. Entremêlant le récit et le spectaculaire, la scène de bataille est porteuse, pour le spectateur, de plaisirs et de sensations spécifiques. Limitée par l’ampleur et le réalisme des combats, l’héroïsation individuelle s’y articule avec une représentation de la collectivité en action et une mise à l’épreuve des certitudes bellicistes. Présumées routinières, répétitives, académiques ou idéologiquement conservatrices, les scènes de bataille rangée se révèlent ainsi porteuses d’une irréductible complexité esthétique et discursive