L' ensemble immobilier « Climat de France » à Alger : contribution à l’histoire de la pensée urbaine et architecturale de Fernand Pouillon en Algérie
Auteur / Autrice : | Rym Merzelkad |
Direction : | Guy Burgel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement du territoire |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Résumé
L’œuvre de Feu Fernand Pouillon, nous semble considérable de par la diversité des thèmes qu’il traite et la variété des constructions. Nous reconnaissons l’édification d’hôtels, d’habitat, de cités universitaires, de bibliothèques, de gares, d’écoles, etc. Trois sites majeurs situés en Algérie, en France et en Iran permettent de couvrir l’essentiel de sa production. Cette recherche, que nous avons conduite, porte un intérêt sur les travaux que l’architecte y a réalisés à Alger, dont l’abondance de la production architecturale et urbaine s’étale de 1953 à 1984. Dans une première période (1953-1959), et à l’initiative de Jacques Chevallier (le Maire de la ville d’Alger de l’époque) ; l’intervention spécifique de F. Pouillon consiste en la réalisation d’un programme de logements repartis sur trois sites (Diar El Saada, Diar El Mahçoul, Climat de France). Sur ces derniers, F. Pouillon a changé radicalement les idées reçues en matière d’habitat, convaincu que la résolution des problèmes urbains résidait dans la prise en charge des populations autochtones et l’intégration de toutes les couches sociales, et ce quelques soient leurs ethnies ou leurs origines. Sans renier aucune des questions soulevées par les réflexions du mouvement moderne. F. Pouillon cherchait à recréer l’ambiance urbaine et conviviale des villes anciennes. De leurs espaces traditionnels, de leurs rues, des places, des volumes et façades. Générant ainsi dans ses projets, une appropriation du contexte et un contraste entre espaces monumentaux et espaces à échelles humaines. Dans la deuxième période après l’indépendance (1965-1984) : F. Pouillon réalise des projets pour le compte du Ministère du Tourisme. Ces projets sont la traduction d’une politique qui visait l’aménagement de la côte Algérienne en équipements hôteliers. Il inaugure alors une architecture plus culturaliste dans le sens du pittoresque. La présente recherche en doctorat, a été motivée par une certaine inquiétude ressentie quant au devenir de notre patrimoine récent. Nous avons mené une réflexion sur une cité située dans le cœur de la ville d’Alger. Ainsi, nous avons fait le choix d’étudier la cité du ''Climat de France''. Cette dernière a été réalisée dans un contexte particulier ayant des potentialités urbaines et architecturales remarquables. En effet, ''Climat de France'' est conçue comme un projet d’habitat urbain avec sa propre hiérarchie de rues, de places. La cité se révèle comme étant une ''ville'' ou un ''morceau de ville'' dont la conception de l’habitat ne se réduit pas à disposer et à additionner un nombre de logements, mais plutôt à disposer de bâtiments interdépendants, et ce sur une étendue d’espace libre et homogène. Nous avons constaté que la cité du ''Climat de France'', méritait d’être revalorisée en tant que patrimoine national récent. Nous avons essayé de nous inscrire dans l’une des différentes problématiques de la réhabilitation et de ce fait, nous avons entamé une réflexion sur la réhabilitation urbaine selon ses aspects urbains, architecturaux, sociaux, économiques et juridiques. Indépendamment des qualités intrinsèques de l’architecture de F. Pouillon, de son invention technique et de la maîtrise de son langage formel, c’est sa capacité à gérer la dimension urbaine avec les moyens expressifs les plus simples qui lui permettent de créer des ensembles urbains contextualisés. C’est probablement l’un des rares architectes de l’après guerre qui ait réussi à produire de véritables parties de ville et à créer des espaces publics parfaitement définis, à l’image de ce qu’il est encore possible d’observer aujourd’hui dans les trois cités d’Alger. La recherche proposée, est donc, une tentative de révéler les attitudes d’une œuvre urbaine à la base des travaux de F. Pouillon à Alger, afin de mieux comprendre ce que l’architecte continue à nous transmettre après trente ans d’intense activité