Un passeur d’écriture : Pierre Gripari et les traditions littéraires
Auteur / Autrice : | Inna Saranovska |
Direction : | Claude Leroy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 09/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Liliane Picciola |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Leroy, Liliane Picciola, Marie-Paule Berranger, Marie Dollé, Galina Ilʹinična Kabakova | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Paule Berranger, Marie Dollé |
Résumé
Écrivain français d’origine grecque, Pierre Gripari (1925-1990) est l’auteur de nombreux recueils de contes destinés aux enfants ou aux adultes. Pour les composer, il a eu recours à de nombreuses sources populaires, mais il a également emprunté à des littératures plus classiques. Dans Un passeur d’écriture. Pierre Gripari et les traditions littéraires, nous examinons donc comment il a repris, avec une érudition très éclectique, des thèmes empruntés à de grands écrivains, français et étrangers, comme Perrault, Pouchkine, Mérimée, Gogol, Hugo, mais aussi aux mythes grecs (Médée) et aux contes folkloriques. Notre travail de recherche se propose de montrer que ce jeu constant avec les références permet de saisir l’originalité d’un écrivain très singulier et comment sa passion de la réécriture contribue à la transformation des genres littéraires (récits ou théâtre). Le corpus retenu fait apparaître que les contes de Gripari dialoguent en permanence avec des modèles traditionnels. Les œuvres étudiées donnent des exemples de transposition d’une langue à l’autre, ainsi que de l’acclimatation de récits, comme les contes d’Afanassiev et les bylines, transposés de leur milieu d’origine dans un autre domaine culturel. Avec une grande variété, ces textes présentent des formes de contamination ou de parodie (notamment de Perrault), des jeux d’inversions (« La Fée », « Monologue de toile », « La Vénus d’El »), des réécritures en hommage (« Vie amoureuse de Jean Valjean », « Médée »). Elles soulignent la place du comique dans ces recréations. Prenant place au carrefour de diverses traditions culturelles, nos recherches portent non seulement sur les textes français, mais également sur les textes d’origine. Elles s’appuient sur des travaux théoriques, littéraires et esthétiques provenant de philologues français aussi bien que de critiques russes ou ukrainiens. En prenant ces relations interculturelles pour objet privilégié, notre étude révèle l’importance du rôle de passeur qu’a tenu Pierre Gripari entre le public français et d’autres traditions littéraires.