Traditions céramiques au Néolithique récent et final dans le Centre-Ouest de la France (3700-2200 avant J.-C.) : filiations et interactions entre groupes culturels
Auteur / Autrice : | Vincent Ard |
Direction : | Valentine Roux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Préhistoire |
Date : | Soutenance le 24/10/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Perlès |
Examinateurs / Examinatrices : Valentine Roux, Catherine Perlès, Didier Binder, Pierre Pétrequin, Serge Cassen, Catherine Louboutin, Laure Salanova | |
Rapporteur / Rapporteuse : Didier Binder, Pierre Pétrequin |
Mots clés
Résumé
Deux millénaires après l’arrivée des premiers colons néolithiques, le Centre-Ouest de la France voit l’émergence au Néolithique récent d’une « mosaïque » de groupes culturels, peu après 3700 avant J.-C. À l’exception de la culture saintongeaise peu-richardienne, réputée pour ses céramiques aux décorations singulières et parfois exubérantes, tous ces groupes produisent des céramiques de facture grossière et peu décorée, difficilement distinguables sur les seuls critères morpho-stylistiques. Or ce sont ces critères qui sont généralement employés pour la définition des cultures néolithiques. L’origine et la caractérisation précise de ces groupes du Néolithique récent sont donc couramment discutées, tout comme leur filiation avec la culture artenacienne qui les succède au Néolithique final.Afin de préciser ce cadre chrono-culturel et d’appréhender les filiations et interactions entre groupes du Néolithique récent et final (3700-2200 avant J.-C.), notre étude a analysé l’ensemble de la chaine opératoire de fabrication de leurs céramiques à partir de vingt-trois assemblages issus de sites domestiques (enceintes fossoyées) et funéraires répartis sur l’ensemble du Centre-Ouest, entre Loire et Dordogne. L’objectif de ce travail est de mettre en évidence des « manières de faire » transmisses au sein des groupes de producteurs, comme l’ont montré de multiples études ethnoarchéologiques. Huit traditions céramiques ont été mises en évidence et caractérisées par les méthodes de façonnage employées puis le matériau argileux et enfin les formes produites. Elles sont présentées successivement en illustrant chacune des macrotraces les plus caractéristiques par des macro-photos. Les distributions chronologiques et spatiales de chacune de ces traditions sont ensuite discutées afin de tester la validité du cadre chrono-culturel actuel. La mise en évidence de trois aires culturelles distinctes, dans la seconde moitié du Néolithique récent (Seuil du Poitou, Taizé et Peu-Richard), nous permet ensuite de discuter de leurs origines respectives et des interactions entre elles. On remarque l’émergence d’une culture dominante peu-richardienne, peut-être à la faveur du contrôle de l’exploitation du sel dans les marais poitevin et de Rochefort. Ses productions céramiques, parfois diffusées à longue distance, sont à l’origine de celles de la culture artenacienne dont l’aire d’influence dépasse largement les frontières du Centre-Ouest au Néolithique final (2900-2200 avant J.-C. environ).