Corps, honneur, et domination dans les espaces urbains marginalisés en France et aux États-Unis : Comparaison de la marginalité urbaine et de la domination ethno-raciale à Paris et New York
Auteur / Autrice : | Akim Oualhaci |
Direction : | Jacques Defrance, William Kornblum |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives. Sociologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Ce travail est une analyse comparative de la domination ethno-raciale et de la marginalité urbaine aux États-Unis et en France qui vise à étudier deux espaces sociaux de relégation, le ghetto noir aux États-Unis et la banlieue ouvrière en France. Comparer deux espaces urbains au sein de deux sociétés différentes, c’est analyser les mécanismes sociaux qui permettent leur production et leur reproduction, en établissant une analyse sociohistorique des mécanismes et des institutions qui ont mené à la déshistoricisation et à la pérennité de la marginalité urbaine et de la division ethno-raciale, mais également les représentations mentales, fabriquées par « en haut » et par « en bas », qui y sont associées. L’enquête ethnographique de la musculation et de la boxe thaï en milieu populaire dans le ghetto noir américain et la banlieue ouvrière française nous a permis de rendre compte de l’incorporation du social à travers une pratique corporelle et sa retraduction en stratégie sociale. Parce qu’ils se dotent d’une nouvelle cosmogonie, les jeunes hommes de la banlieue ouvrière et du ghetto noir construisent une solidarité charnelle dans la pratique et reproduisent l’honneur du groupe mis à mal par différents mécanismes sociaux de stigmatisation et de marginalisation en période de précarité et de chômage. En même temps, ces pratiques corporelles empêchent les pratiquants de s’investir dans une carrière déviante parce qu’elles occupent et fixent les agents, et parce que ceux-ci intériorisent tout un ensemble de « valeurs » qui donnent un sens à leur vie ordinaire.