Le témoignage comme genre littéraire en France de 1914 à nos jours
Auteur / Autrice : | Charlotte Lacoste |
Direction : | Tiphaine Samoyault, François Rastier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 02/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Bayard |
Examinateurs / Examinatrices : Tiphaine Samoyault, François Rastier, Pierre Bayard, François-Charles Gaudard, Frédéric Rousseau, Frédérique Leichter-Flack | |
Rapporteur / Rapporteuse : François-Charles Gaudard, Frédéric Rousseau |
Mots clés
Résumé
Dans le sillage des guerres totales et des génocides du XXe siècle sont apparus des ouvrages d’un genre nouveau : les témoignages. Ils sont le fait d’hommes et de femmes survivants d’une violence politique extrême qui, endossant le rôle de témoins, ont entrepris de faire connaître leur expérience au plus grand nombre en rendant compte par écrit des sévices endurés. Leur mission : attester ce qu’ils ont vu et subi, rendre hommage aux disparus, initier un questionnement sur les mécanismes ayant conduit au meurtre de masse, et opposer aux tentatives de destruction de l’humain et de sa culture une réflexion sur le vivre-ensemble et la dissolution toujours possible des liens sociaux les plus fondamentaux. Le corpus légué par ces témoins constitue l’objet d’étude de cette thèse de doctorat, qui poursuit un double objectif : décrire, sur la base d’une lecture minutieuse des textes, partiellement assistée d’outils d’analyse textométriques, les principales caractéristiques du genre, et poser les jalons d’une histoire du témoignage et de sa réception, publique et critique, à partir de récits faisant état d’expériences aussi diverses que celles du feu pendant la Grande Guerre, de l’univers concentrationnaire sous le régime nazi et de la violence coloniale en Algérie. Comprendre ce qui spécifie génériquement ces textes au-delà de la diversité des œuvres et des événements dont elles sont issues, suppose de dégager le projet commun qui les sous-tend et les constitue en lignée, étant entendu qu’un genre ne se définit pas en fonction de critères ontologiques immuables. Il apparaît dans des circonstances socio-historiques précises, et se déploie à un niveau d’interférences sémiotiques qui justifie cette double approche, philologique et historique.