L' interface prosodie/syntaxe en français : Dislocations, incises et asyndètes
Auteur / Autrice : | Mathieu Avanzi |
Direction : | Anne Lacheret-Dujour, Marie-José Béguelin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Mots clés
Résumé
Une hypothèse communément partagée est que la structure prosodique d’un énoncé donné en français repose sur l’identification des syllabes proéminentes et de tons de frontières de différents degrés qui le ponctue. Les divergences entre les spécialistes sont à chercher dans les méthodes employées pour mettre au jour cette structure. Deux approches sont possibles : (i) une approche guidée par les hypothèses, qui considère que la structure prosodique peut être décrite sur la base d’informations syntaxiques, informationnelles et métriques, (ii) une approche guidée par les données, qui considère que les paramètres pertinents pour décrire la structure prosodique peut être définie à partir d’indices perceptifs/acoustiques uniquement. Ma thèse s’inscrit clairement dans le second paradigme. Pour décrire la structure prosodique du français, j’ai développé avec l’aide de spécialistes du traitement automatique le logiciel Analor. Cet outil a pour fonction de détecter des syllabes proéminentes et des frontières prosodiques sur la base d’indices acoustiques essentiellement. La mise au jour des ces proéminences et frontières de différents degrés est importante pour décrire le français parlé. Elle permet de vérifier certaines hypothèses intonosyntaxiques en circulation dans la communauté (par exemple : le constituant extraposé à gauche dans une dislocation est toujours ponctué d’un accent ? l’absence de qu- est suppléée à l’oral par un « morphème » suprasegmental ?). Mais elle permet aussi d’apporter de nouveaux arguments pour décrire le statut grammatical que les indices syntaxiques ne permettent pas d’expliquer de façon satisfaisante à eux-seuls (comme les greffes de constructions verbales à valeur temporelle), ou d’examiner avec de nouvelles données le rôle « subordonnant » de la prosodie.