Thèse soutenue

Narrations contemporaines de l’errance : R. Bolaño, V.S. Naipaul et J.-M. G. Le Clézio

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Auteur / Autrice : Mélanie Potevin
Direction : Jean-Marc Moura
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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L’objectif principal de cette étude est de mettre en valeur les caractéristiques d’une « poétique de l’errance » dans le roman contemporain en nous appuyant sur l’analyse comparée de trois écrivains appartenant à des aires linguistiques et culturelles différentes. Le choix de V. S. Naipaul (Trinidad, 1932), R. Bolaño (Chili, 1953-2003) et J. -M. G. Le Clézio (France, 1940) repose sur la volonté de confronter trois types d’errance : postcoloniale, narrative et exotique. Pour comprendre l’errance, il était nécessaire de prendre en compte les définitions de l’exil et du nomadisme : l’exile défini par la critique postcoloniale (E. Said, H. Bhabha) et le nomadisme utilisé par G. Deleuze et F. Guattari constituent un point de départ incontournable. Ainsi, l’errance a pu être considérée comme une manière « d’être au monde » qui ne dépend pas nécessairement du déplacement géographique. La poétique de l’errance se caractérise avant tout par la fragmentation : fragmentation du territoire, de l’identité du personnage, de la narration. Le sentiment d’être de « nulle part » des personnages issus de la colonisation chez Naipaul, la recherche des origines chez Le Clézio et l’éclatement du Sujet chez Bolaño sont les marques d’un « entre-deux » identitaire (in-between, H. Bhabha) qui aboutit à la construction d’un « troisième espace » : un lieu imaginaire (le rêve, l’activité littéraire) ou réel (Londres chez Naipaul ou le désert chez Bolaño et Le Clézio) qui permet au personnage d’assumer son errance. Les trois types d’errance se rejoignent autour de la notion « d’effacement du Sujet », qui a pour conséquence d’accorder plus d’espace à la mise en contact et à la confrontation avec « l’Autre ».