Thèse soutenue

Le corps, laboratoire de soi et du monde. Anthropologie d’un réseau de danseurs de butô a Kyôto

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Auteur / Autrice : Cécile Iwahara
Direction : Laurence Caillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 10/01/2011
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Michael Houseman
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Caillet, Michael Houseman, Michael Lucken, Georgiana Wierre-Gore, Christian Biet, Kazuhiko Yatabe
Rapporteurs / Rapporteuses : Michael Lucken, Georgiana Wierre-Gore

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Danse d’avant-garde, le butô est né au Japon dans les années 1950 d’une hybridation d’avant-gardes artistiques européennes et de formes scéniques populaires japonaises. Naguère plus connu dans les pays occidentaux qu’au Japon, alternativement tenu pour une forme de danse contemporaine ou un art typiquement japonais, le butô fait depuis une dizaine d’années l’objet d’une revalorisation au Japon. À partir de l’ethnographie d’un réseau de danseurs de butô à Kyôto, la présente étude explore les manières dont, dans un contexte de globalisation communément associé, au Japon, à une crise morale, sociale et économique, ils font du corps tout à la fois la matière, l’outil et le foyer subjectif d’une transformation de soi et du monde. L’étude rend compte des imbrications et des interprétations mouvantes de notions constamment invoquées : la singularité, l’universalité et la japonéité. Ainsi, l’un des principes fondateurs du butô, le « corps en déclin », autrefois mis en scène dans un esprit de contestation d’une société « moderne et capitaliste », apparaît aujourd’hui comme une quasi-métaphore d’un pays lui-même déclinant. Un autre principe, une mobilisation du bassin induisant l’ancrage dans le sol, associé par les danseurs à des valeurs asiatiques, tend à le supplanter. L’étude s’attache ainsi à décrire, dans les gestes mêmes, comment l’incessante recréation des valeurs fondatrices du butô sous-tend à la fois des aspirations à transformer le politique et un questionnement éminemment intime : la frontière entre la vie et la mort.