Les pratiques administratives au Maroc pendant le Protectorat (1912-1956)
Auteur / Autrice : | Caroline Treiber |
Direction : | Daniel Lefeuvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Mots clés
Résumé
L'objet de cette thèse est de mettre en exergue, à la lumière de l'étude des pratiques administratives, les ambivalences et les contradictions qui ont lourdement influencé l'exercice de la domination coloniale au Maroc. L'enjeu n'est pas ici de refaire le procès du protectorat, mais de s'interroger sur la trajectoire de l'administration coloniale, sur sa capacité à conduire les réformes et sur le devenir des grands principes du protectorat à son contact. Dans un premier temps, une étude institutionnelle du protectorat permet de saisir la mise en place de l'administration pensée pour être le support de la domination coloniale. Cette étude s'accompagne d'une analyse du ''lyautéisme'' qui se présente comme la concrétisation du principe du protectorat, mais qui n'est en fait que son expression idéologique. La seconde partie de ce travail, consacrée à l'étude de la réalisation de la politique de coopération franco-marocaine, révèle que dans le processus décisionnel, le régime du protectorat présente plus les formes d'un assujettissement que d'une association. Il ressort nettement que l'administration coloniale tend à écarter les autochtones des pôles décisionnels en même temps qu'elle instrumentalise les chefs indigènes pour assurer son emprise sur la société. L'objectif de la troisième partie est de démontrer que le protectorat, confronté à la nécessité de légitimer la présence française au Maroc, s'est révélé incapable de réaliser les différentes missions qu'il s'était assignées. La moralisation de l'administration makhzen, la modernisation de la justice marocaine, et la sécurité matérielle et morale, qui apparaissaient comme les éléments essentiels de la conquête des protégés ne sont pas garanties et ces échecs laissent apparaître toutes les ambiguïtés du protectorat.