La politique de décentralisation au Gabon (1996-2007) : entre conflits de compétences, manœuvres politiques et des populations urbaines non urbanisées : les cas de Libreville et de Médouneu
Auteur / Autrice : | Pascal Ndong Ngoua |
Direction : | Daniel Lindenberg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
Les collectivités locales sont aujourd’hui présentées comme un gage de meilleure « gouvernance » et de développement économique, social et cultuel. Avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux et du renouveau démocratique des années 1990, ces collectivités locales incarnent une approche nouvelle d’organisation des Territoires locaux, bénéficient de crédits nouveaux, et la plupart des gouvernements d’Afrique subsaharienne engagent d’ambitieuses réformes dans ce sens. Ces réformes qui sont à la fois structurelles et fonctionnelles permettent d’aboutir aux politiques dites de décentralisation, c’est-à-dire « le transfert ou la délégation des différents niveaux de pouvoirs, par le gouvernement central, aux différentes institutions étatiques, au plus bas niveau ». Au Gabon, cet élan naît le 6 juin 1996 avec la promulgation de la Loi organique n°15/96 relative à la décentralisation. Ce pas amorcé tente de rompre avec les situations anciennes caractérisées par une forte centralisation des dispositifs gestionnaires. Il crée ainsi les conditions d’un repositionnement des acteurs politiques [ou non] tant à l’échelle locale que nationale, mobilise anciennes et nouvelles notabilités, suscite alliances et compétions, même lorsque les transferts de pouvoir sont encore, dans les faits, nuls. Ainsi, à travers le ton du texte, il s’agit de voir et surtout de comprendre comment les dispositifs de la Loi organique n°15/96 sont appréhendés, parfois manipulés par les différents pouvoirs engagés dans le processus en cours. Aussi, il importe d’identifier les points aporétiques qui empêchent l’application efficiente de la Loi, de déterminer le degré des rapports entre la politique mise en place et les pesanteurs socio- politiques et culturelles, de mesurer le niveau de développement économique, social, ainsi que la participation des populations aux différentes activités de l’espace public. Par ailleurs, la présente réflexion permet d’apprécier l’impact de la célébration rotative des fêtes du 17 août dans chacune des provinces du Gabon depuis leur reprise en 2002, et voir dans quelle mesure une coopération décentralisée pour le développement contribuerait à l’amélioration des structures socioéconomiques des collectivités locales gabonaises, notamment celles de Libreville et de Medouneu.