Anonymat de vie et de mort : le lien social à l'adolescence
Auteur / Autrice : | Viviani Sousa do Carmo |
Direction : | Miriam Debieux Rosa, Laurence Gavarini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le sujet de cette thèse porte sur les vicissitudes de l’inscription dans le lien social par les adolescentes qui vivent dans les grands centres urbaines pauvres marquées par le contexte de la violence urbaine. Nous sommes intéresses par leurs stratégies de subjectivation : comment faire lien dans un contexte, où la vie s’inscrit et s’efface dans un mort presque certaine et anonyme ? Comment ils font lien alors que leur vie et leur mort n’a plus de valeur sociale? Pour cette recherche nous nous sommes adressés aux adolescentes dans leurs milieux scolaires, à partir de la création de groupes de conversations de thématique libre. Ces groupes cliniques de conversations que nous avons coordonnées, ont eu une orientation psychanalytique et ils nous ont permis la construction de quelques vignettes cliniques qui sont éparpillés dans le corps de la thèse. Nous avons choisi une disposition en quatre chapitres, dont le premier portera sur la construction adolescente dans le lien social, mais surtout, sur les difficultés de se faire lien dans un contexte d’un Autre social anomique. Le troisième chapitre s’ancre sur une forte discussion théorique sur le lien social dans l’œuvre de Freud et Lacan. En Freud on pourra affirmer que, avec l’arrivé du concept de surmoi, le lien social se ferra par la voie du sentiment de culpabilité. En Lacan, on ira parcourir le chemin du dépassement d’une théorie de l’intersubjectivité vers la construction discursive du lien social. On pourrait dire que, si en Freud, le lien social se maintien grâce au sentiment de culpabilité, en Lacan, sera l’obéissance le premier fondement du lien, structuré a partir du discours du maître. Finalement, le quatrième chapitre revient sur le court-circuit dans le lien social et la violence urbaine comme conséquence d’une déréglementation anomique du socius. Après l’époque de la discipline, on rentrera sur l’égide du discours du capitalisme, ce que nos fera passer du triomphe de la culpabilité au royaume de la jouissance. Ce contexte peut être dévastateur pour le sujet adolescente, qui trouvera des difficultés pour se subjectiver dans un monde où l’Autre est anomique. Dans un contexte, où la vie s’inscrit et s’efface dans un mort presque certaine et anonyme, la violence urbaine apparaît dans le discours adolescent n’ont pas comme un donnée de la réalité de ses jeunes, mais comme le seul moyen qu’ils trouvent pour se construire face à l’autre, non pas en acte, mais en parole, un sujet que se raconte par la voie d’une fiction violente, une histoire violente, où le sujet s’exile et disparaître.