Parti et société en RDA et en Tchécoslovaquie : une histoire comparée des partis communistes au pouvoir du début des années 1950 à la fin des années 1970
Auteur / Autrice : | Michel Christian |
Direction : | Sandrine Kott, Danielle Tartakowsky |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec Université de Genève |
Résumé
Ce travail entreprend de comparer les deux partis communistes au pouvoir en RDA et en Tchécoslovaquie entre le début des années 1950 et la fin des années 1970, en adoptant pour cela une démarche d’histoire sociale du politique. Tout au long de la période, c’est dans l’appareil d’Etat que les partis communistes sont le plus présents. Cependant, la majorité des effectifs restent recrutés dans le monde du travail, surtout parmi le personnel d’encadrement et dans une moindre mesure parmi les ouvriers et les actifs agricoles. Les deux partis conservent une base ouvrière, mais celle-ci change peu à peu de sens : dans les années 1950, il existe encore un habitus protestataire s’exprimant dans les rangs du parti, qui s’efface cependant avec le renouvellement générationnel. L’encadrement des membres évolue beaucoup : au début des années 1950, l’appartenance à un parti communiste de masse exerçant le pouvoir est une expérience neuve pour la plupart de leurs membres et de leur responsables. Par un lent processus d’apprentissage, des procédures bureaucratiques et des normes de comportements se diffusent au cours des années 1950, de manière cependant plus nette en RDA qu’en Tchécoslovaquie où l’appareil partisan est moins fourni. Le parti communiste imposait à ses membres des exigences plus élevées en RDA, dans la mesure où il était associé au projet d’une Allemagne socialiste opposée à son pendant capitaliste. Au contraire en Tchécoslovaquie, le parti s’appuyait sur la popularité acquise à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci rend possible une politique de libéralisation dans les années 1960, mais se trouve durablement atteinte par l’intervention soviétique de 1968.