SIG et analyse multicritère pour l’aide à la décision en agriculture urbaine dans les pays en développement, cas de Ouagadougou au Burkina Faso
Auteur / Autrice : | Conchita Ghislaine Kedowide Mevo Guezo |
Direction : | Vincent Godard, Michel Papaoba Sedogo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace, urbanisme |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
« D’ici 2030, la population mondiale augmentera de 3 milliards d’individus, dont 95 % dans les pays en développement, la production de nourriture devra doubler, et celle des déchets et effluents sera multipliée par quatre dans les villes. Trois milliards de personnes ne disposeront pas d’équipements d’évacuation des eaux usées. Ces tendances et leur impact potentiel, tout comme le défi que pose la gestion de cet impact, seront particulièrement prononcés dans les régions en voie d’urbanisation rapide, comme l’Afrique subsaharienne » (Mougeot et Moustier, 2004). Ce constat en dit long sur la problématique de la sécurité alimentaire intégrée à la question de la gestion de l’environnement dans les villes des pays en développement. Une activité qui participe dans un environnement urbain de façon intégrée à la lutte contre la pauvreté et à l’assainissement environnemental n’est rien d’autre que l’agriculture urbaine en ce sens qu’elle est « une industrie qui produit, traite et commercialise la nourriture, en grande partie en réponse à la demande quotidienne de consommateurs dans une ville »1. Elle est source de revenus pour les couches défavorisées qu’elle emploie, et elle participe à l’assainissement des villes en utilisant comme engrais les déchets recyclés, les eaux usées traitées. Et pourtant, en dépit de ses fonctions vitales dans les pays en développement, l’agriculture urbaine y souffre d'un manque de reconnaissance et de poids économique qui se justifient par sa demande en ressources rares et les risques sanitaires et environnementaux que sa pratique peut faire encourir. Cette situation s’illustre bien à travers le cas spécifique du Burkina Faso, terrain d’observation de notre étude. Ainsi, la caractérisation faite à partir des données collectées sur Ouagadougou, indique que l’agriculture est marginalisée dans cette entité administrative et qu’elle dérange parce qu’elle tente de se maintenir là où la ville se développe. Elle est demandeuse de terres sujettes à des spéculations financières et de la ressource en eau rare dans le contexte sahélien du Burkina. Ceci explique son caractère précaire et informel et pendant longtemps sa non prise en compte dans les projets de planification urbaine. La présente étude fait état de son profil et de son implantation spatiale. En terme de localisation elle s’est dans un premier temps intéressée à sa dynamique spatiotemporelle depuis l’année 1996, qui correspond à la période d’adoption de la réforme Agraire et Foncière (RAF, 1999) au Burkina ; puis dans un deuxième temps, elle a prospecté des zones potentielles agricoles où des efforts d’accompagnement devraient être consentis pour aider la prise de décision en aménagement du territoire par les gestionnaires de l’espace de la Commune de Ouagadougou. . .