La capacité de la mère à se séparer de son enfant : approche clinique, littéraire et iconographique
Auteur / Autrice : | Catherine Raducanou |
Direction : | Fethi Benslama, Gisèle Harrus-Révidi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche en psychopathologie et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Mère manquante ou mère absente ? Qui est la mère ? Où est-elle ? Qui la nomme et qu'est-ce qui la désigne? Qui est-elle qui prépare ainsi l'enfant à la vie dans ce don inouï qu'est l'acceptation de l'inévitable séparation? Mère qui doit se préparer à n'être plus convoquée qu'au passé, au doux temps de l'enfance; mère qu'appelle le soldat au moment de mourir sur la terre de ce combat livré pour une patrie qui pour être mieux défendue se qualifie elle-même de « mère ». La mère sans aucun doute est une femme qui pleure; Est-elle encore humaine ou à mi-chemin entre la femme et la divinité ? c'est la mère de l'Annonciation. L'Annonciation annonce la naissance du Christ en même temps qu'elle préfigure le drame de Passion et de sa mort. Pascal Quignard tout au long de son oeuvre, nous a habitués à lier l'objet d'amour maternel, son manque cruel et les abysses dans la dépression, de l'anorexie et du silence. La mère absente ne permet pas la séparation salutaire; il ne peut y avoir de séparation là où il n'y a pas eu rencontre. Chez tout adulte en souffrance de mère, on n'entend plus que le ressassement incessant des reproches, des révoltes et douleurs dans un long procès dont on ne sait plus bien qui, de la victime ou du coupable attend de l'autre le pardon.