''De l'étrangéité, dans ses effets de parole et d'écriture''
Auteur / Autrice : | Adriana Soledad Venturini |
Direction : | Monique David-Ménard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherches en psychopathologie et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Bien que beaucoup de théories se soient passionnées pour la recherche des effets subjectifs du changement de culture et de langue, elles en restent à l' idée du traumatisme, justifiant ainsi une « psychopathologie de l' immigrant ». Néanmoins, des cas d'écrivains qui adoptent une langue étrangère comme expression de leur activité créative questionnent cette idée du supposé traumatisme du migrant. D' un point de vue psychanalytique, nous cherchons à comprendre la constitution et l' émergence de la subjectivité «hors de chez soi ». Il s' agit plus précisément de connaître la fonction qu' occupe «l' étrangéité dans le psychisme du sujet. Nous pensons que la situation dans laquelle le sujet arrive au monde a plusieurs ressemblances avec celle d'un «étranger », puisqu'il advient au monde comme tel, et le monde lui est étranger. Les cas des personnes qui rédigent des textes dans une autre langue introduisent une nouvelle façon de penser les identités et la définition du sujet. Ils nous amènent à reformuler le statut de « l' originaire » comme un au-delà de la pureté » ou de la « complétude », et plutôt comme un « espace à interpréter ». Les sujets qui changent de langue établissent avec la langue d' adoption des relations qui leur permettent d' aller plus loin dans la création. Nous considérons que les sujets ne parlant qu' une seule et unique langue ont, dans leur propre langue, quelque chose de l' « étrangéité » qui est en jeu (condition du langage). Cette mise en jeu du méconnu, point indicible et intraduisible du sujet, est la condition de l' être parlant et l' appui de la dimension singulière et créative.