Grammaire et érotique de la perception en psychanalyse
Auteur / Autrice : | Ada Jimena García Menéndez |
Direction : | Luiz Eduardo Prado de Oliveira, Richard Theisen Simanke |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychanalyse et psychopathologie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Cette thèse postule l'existence d'une théorie originale de la perception en psychanalyse qui subvertit les conceptions philosophiques et psychologiques traditionnelles. Afin de reconstruire et caractériser cette doctrine du percevoir non explicitée chez Freud, notre méthodologie a consisté à relire les textes freudiens à la lumière de la philosophie et de divers courants du mouvement psychanalytique. Le travail a suivi un cheminement qui nous a conduit d'une archéologie de la métapsychologie freudienne, permettant d'esquisser une grammaire du percevoir, au constat de la dimension intrinsèquement pulsionnelle du fonctionnement perceptif. En ce qui concerne la « grammaire » de la perception, Freud s'insère dans la tradition qui lie la perception à la matérialité du trait, notamment avec la notion fondamentale de trace mnésique. Dès le début de son œuvre, la perception est pensée dans le registre du gramma, de la lettre, du caractère d'écriture. Or, les règles de l'écriture psychanalytique de la perception ébauchent une grammaire particulière, paradoxale, qui se dessine dans l'horizon de la perte et des temps pluriels, orientés par l'après-coup. La perception est ancrée de manière irrémédiable dans une dimension négative, de reste. Quant à 1' « érotique » de la perception, la véritable révolution de la doctrine analytique du percevoir consiste à dévoiler que la perception échappe à l'absorption sans reste par la physiologie : elle est bouleversée, pervertie, par la logique pulsionnelle. Nous avons rencontré la perception sur le trajet de cette intersection, dans une place métisse, entre la grammaire de l'image et de la parole et leur au-delà, érotique, pulsionnel.