Dynamique paysagère et de biodiversité des aires protégées du littoral ivoirien : exemple des parcs nationaux du Banco et des îles Ehotilé (sud-est de la Côte d'Ivoire)
Auteur / Autrice : | Nakouma Sako |
Direction : | Gérard Beltrando, Lazare Atta Koffi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
En Côte d'Ivoire, la déforestation est un problème ancien qui menace les massifs forestiers, notamment ceux des aires protégées. Dans la zone littorale, l'urbanisation rapide, la croissance démographique rapide, le développement économique et industriel, notamment à Abidjan ont provoqué une déforestation rapide des écosystèmes forestiers. Cette destruction des milieux naturels met en première ligne les Parcs Nationaux et Réserves (PNR) dans la politique de lutte contre la déforestation menée par les pouvoirs publics sur le territoire national, particulièrement dans la zone littorale. Cette étude s'intéresse aux parcs nationaux du Banco et des îles Ehotilé, situés dans la zone côtière ivoirienne. D'un côté, le Parc National du Banco (PNB) se localise à la périphérie d'Abidjan et se trouve ceinturé par les différents quartiers de sa banlieue. L'urbanisation et les pollutions provoquées par les activités humaines constituent les principales menaces qui provoquent sa dégradation. De l'autre côté, le Parc National des îles Ehotilé (PNIE) se situe dans une zone rurale du département d'Adiaké à l'embouchure de la lagune Aby dans l'océan atlantique. Cette région se caractérise par un paysage dominé par les plantations agro-industrielles, notamment le palmier à huile, les cocoteraies et l'hévéa. Cette situation amoindrit les terres à la portée des petits paysans et intensifie la compétition foncière. Afin d'étudier la dynamique du couvert végétal des deux parcs nationaux, les données utilisées sont issues des images satellites Spot et Landsat, des photographies aériennes et de nos propres observations de terrain menées en 2008 et 2009. Ces observations sont mises à profit décrire d'une part des échantillons de végétation préalablement sélectionnés et pour dresser d'autre part un inventaire sélectif de la flore des parcs nationaux. Des enquêtes et des interviews sont également réalisées auprès d'un échantillon de 300 habitants dans les villages riverains afin de recueillir d'une part leur perception et de comprendre d'autre part leurs pratiques quotidiennes vis-à-vis des ressources forestières du PNB et du PNIE. Les résultats des études montrent que les dynamiques paysagères diffèrent dans les parcs nationaux du Banco et des Iles Ehotilé. En effet, entre 1986 et 2007, dans le Parc National des Iles Ehotilé (PNIE), l'évolution de la végétation est marquée par une diminution de la forêt dense de terre ferme de près de 49% tandis que les surfaces couvertes par les mosaïques de culture et de forêt ont connu une augmentation de 156%. Par ailleurs, les relevés floristiques effectués dans 123 parcelles du PNIE ont permis d'inventorier 197 espèces végétales répartis entre 64 familles et 156 genres. Dans le parc du Banco, contrairement aux îles Ehotilé, les surfaces forestières ont connues une croissance importante entre 1992 et 2002 où les forêts denses à canopée fermée ont connues une augmentation de 115%. Les relevés floristiques ont permis de recenser 233 espèces végétales réparties entre 73 familles et 191 genres. Dans le PNB comme le PNIE, la flore et la végétation sont menacées par les activités humaines, notamment l'exploitation du bois pour les besoins domestiques et l'agriculture.