Espace et psychose : métapsychologie de la spatialité à partir de la théorie psychanalytique et dans la clinique des psychoses
Auteur / Autrice : | Silvia Lippi |
Direction : | Alain Vanier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche en psychopathologie et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
La question de l'espace a toujours intéressé les philosophes, mais aussi les psychanalystes, en particulier Freud, Winnicott, et Lacan. L'espace est une question qui concerne directement la cure : par exemple, il est difficile de saisir la nature de l'espace qui sépare l'analyste et l'analysant. Ce n'est pas la dimension de l'intersubjectivité discursive — où il y a structurellement une distance, une distance régulière et constante— qui est en jeu. En analyse, la distance s'annule et s'impose, dans un mouvement continu et paradoxal : entrer dans la vie d'un autre, tout en restant dehors. Il faut « être-là », situation qui ne va pas de soi. Etre-là au sens physique et psychique, au sens spatial. Présence. Une présence qui n'est pas simplement donnée par le fait d'occuper un lieu : l'espace est lieu, mais il est aussi autre chose. Il est l'ouvert —possibilité, rencontre, liaison. . . — qui se présente dans l'expérience humaine. En psychanalyse, l'espace perd ses coordonnées géométriques; il n'est plus réduit à sa mesure. La psychanalyse dans sa théorie comme dans sa pratique (en particulier dans la clinique des psychoses) trouve de nouvelles formes pour appréhender la spatialité. La question sur l'espace favorise une interrogation féconde —transversale— du point de vue métapsychologique et psychopathologique. Ce sont les notions de « dislocation », « déconstruction », « désordre », « multiplicité », « chaos » qui seront abordées, en particulier dans la clinique des psychoses.