Des empires en carton : les expositions coloniales au Portugal et en Italie (1918-1940)
Auteur / Autrice : | Nadia Vargaftig |
Direction : | André Gueslin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Ce travail se propose de croiser deux phénomènes politiques, sociaux et culturels qui ont marqué le vingtième siècle européen : l'expansion du vieux continent par l'impérialisme colonial initié dans les années 1870 et les dictatures fascistes et corporatistes de la période qui sépare les deux conflits mondiaux. Dans une approche comparatiste, il s'agit de comprendre par quels mécanismes les représentations de la colonisation portugaise e italienne telles qu'elles apparaissent dans les expositions coloniales de la période reflètent et renforcent des appareils de domination qui s'exercent sur les sociétés métropolitaines et coloniales. En analysant les modalités de fabrication, en dressant l'inventaire des institutions, organisations et individus mobilisés, puis en examinant les ressorts esthétiques, historiques et scientifiques des expositions, foires et participations du Portugal de Salazar et de l'Italie de Mussolini aux expositions internationales, on cherche à identifier les continuités et les ruptures propres à chaque régime dans son approche et son interprétation du fait colonial. Oi constate ainsi combien ces expositions sont le fruit de rapports de force conjoncturels dans lesquels les réalité: du terrain colonial ne constituent qu'un facteur parmi d'autres, comme l'équilibre des pouvpirs au sein des États fasciste et salazariste, les luttes d'influence entre institutions ou les rivalités intereuropéennes, dans un contexte international particulièrement tendu. Enfin, l'étude de la présence des ressortissants des territoires coloniaux permet de mesurer la dimension raciste de ces mises en scène de la domination européenne.