Poésies ready-mades aux XXe et XXIe Siècles
Auteur / Autrice : | Gaëlle Théval |
Direction : | Anne-Marie Christin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se propose d'importer le terme de « ready-made », historiquement issu du domaine des arts plastiques, et, plus particulièrement, de l'œuvre de M. Duchamp, dans le domaine poétique afin de circonscrire et d'étudier les équivalents littéraires de ce type d'œuvre d'art. Nous entendons faire émerger une catégorie à part entière d'objets poétiques relevant de la « poésie ready-made », non réductible à d'autres catégories proches comme le plagiat ou le collage auxquelles elle se trouve trop souvent assimilée, de manière à mettre à jour les problèmes spécifiques posés par l'existence même de ce type d'objet dans le domaine poétique. A l'instar du Ready-made duchampien, ces pratiques bouleversent la conception traditionnelle de la poésie et de récriture poétique au point d'en rendre l'appréhension problématique. Le poème ready-made met à l'épreuve les outils avec lesquels nous avons coutume d'envisager le fait poétique, particulièrement stylistiques, tant par sa dimension intersémiotique que par son mode de fonctionnement au second degré et la mise en branle de dimensions d'ordinaire reléguées au second plan comme non signifiantes, dont le médium constitue l'exemple le plus frappant. Il invite ainsi à envisager le poème moins comme « texte » que comme « dispositif». Dès lors, le poème ready-made en vient à provoquer une « chute des paradigmes » (T. De Duve), au sens où les catégories sur lesquelles se fonde la définition doxique de la poésie et du poétique sont mises à mal. Mais, moins qu'à une table rase, c'est davantage à une exemplification du « poétique » et de ses « tics » que mène le poème ready-made de par la mise en scène des éléments principaux de la doxa à laquelle il se livre.