Emmanuel Levinas et Hannah Arendt : croisements de l'éthique et du politique
Auteur / Autrice : | Yotetsu Tonaki |
Direction : | Étienne Tassin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences juridiques et politiques. Philosophie politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
L'objectif de cette thèse est d'examiner, en confrontant la pensée d'Emmanuel Levinas avec celle de Hannah Arendt, les points de convergence conceptuelle et théorique qui apparaissent en dépit des divergences apparentes. Nés dans la même année dans une famille juive, formés à la phénoménologie et influencés surtout par des cours de Heidegger et ayant subi, en tant que « juifs », les guerres mondiales, ils font voir certains rapprochements conceptuels remarquables. Pour le montrer, cette thèse, qui se compose de deux parties, entreprend une lecture comparative en suivant l'ordre chronologique des deux pensées. La première partie porte sur leur réaction face à la Guerre et examine de quelle façon ils développent chacun leur pensée autour d'« Auschwitz », en se posant la question de la judéité (chap. 1 et chap. 2) et celle du l'« hitlérisme » ou du « totalitarisme » (chap. 3 et chap. 4). La deuxième partie concerne la confrontation conceptuelle de la pensée « éthique » de Levinas et celle, « politique », d'Arendt. Il s'agit d'abord de montrer comment celles-ci s'élaborent en cherchant une autre « arche » par rapport à la pensée traditionnelle (chap. 5). Alors que la distance qui les sépare apparaît surtout autour de la question du monde, ces deux pensées n'en montrent pas moins des préoccupations communes : nous remarquons surtout les concepts d'œuvre, de parole ou d'action (chap. 6 et chap. 7), le phénomène de la natalité (chap. 8), les problèmes de justice et de jugement (chap. 9) et de la temporalité de l'action humaine (chap. 10). Cette thèse montre finalement comment elles font apparaître l'exigence philosophique de la « critique » du politique.