Thèse soutenue

Effet du monoxyde d'azote inhalé sur les lésions du poumon et du cerveau en développement

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Auteur / Autrice : Thi Hoa Pham
Direction : Olivier Baud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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La prématurité affecte plus de 7% des nouveau‐nés dans les pays industrialisés. La dysplasie broncho‐pulmonaire et les lésions de la substance blanche constituent les deux grandes complications liées à la grande prématurité et s’accompagnant de handicaps sévères à long terme. La compréhension des mécanismes lésionnels et la prévention de la survenue de ces lésions sont devenues un enjeu de santé publique en médecine périnatale. L’hyperoxie per se ou relative est responsable d’un stress oxydatif reconnu comme facteur de risque non seulement au niveau du poumon en développement mais également au niveau du cerveau immature. L’inhalation du monoxyde d’azote (NOi) est un traitement courant du nouveau‐né. Le NOi pourrait exercer des effets bénéfiques sur les systèmes respiratoires et cardiovasculaires pendant une période critique du développement chez le prématuré. Cependant, son impact sur le cerveau en développement en cas d’agression du stress oxydatif reste inconnu. Dans cette thèse, nous avons étudié dans un premier temps l’impact de la concentration en oxygène à la naissance sur le cerveau après une période anténatale en hypoxie. Puis, nous avons caractérisé pour la première fois deux modèles de double atteinte pulmonaire et cérébrale chez le rat nouveau‐né, modèle particulièrement relevants sur le plan clinique. Ces modèles combinés des deux principales complications de la prématurité permettent en effet de mieux comprendre l’interaction existant entre elles. Nos résultats démontrent que l’hyperoxie postnatale est délétère non seulement pour l’avéologenèse et l’angiogenèse pulmonaire mais également pour maturation de la substance blanche en développement. Elle est responsable d’une diminution de la myélinisation cérébrale, d’un blocage de la maturation des oligodendrocytes, d’une augmentation de l’activation microgliale et de la mortalité cellulaire. L’hyperoxie postnatale potentialise des dommages cérébraux induits par l’hypoxie anténatale. Enfin, le NOi à faible dose (5 ppm) a été testé afin d’évaluer son impact sur ces lésions pulmonaires et cérébrales. Nos travaux démontrent les effets neuroprotecteurs du NOi à faible dose sur la vulnérabilité du cerveau en développement envers le stress oxydant périnatal et permet d’atténuer les lésions cérébrales induites par l’hyperoxie et/ou l’hypoxie de façon indépendante de ses effets pulmonaires. Ils ouvrent la voie à une nouvelle stratégie neuroprotectrice basée sur l’inhalation de faible concentration de NO. La translation de nos données pré‐cliniques pourrait ainsi permettre une amélioration significative du handicap d’origine périnatal.