Thèse soutenue

Fonctions suicidaires et stratégies de coping : incidence sur les conduites suicidaires et leur répétition

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Auteur / Autrice : Romain Gatelet
Direction : Catherine BungenerPatrick Hardy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychopathologie et Processus de santé (Paris2006-....)
Jury : Président / Présidente : Jean Baechler
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bungener, Patrick Hardy, Jean Baechler, Brian L. Mishara, Anne Andronikof-Sanglade, Jacques Thuile
Rapporteur / Rapporteuse : Brian L. Mishara, Anne Andronikof-Sanglade

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Malgré la grande richesse et la diversité de la littérature sur les conduites suicidaires, les travaux souffrent encore d’un amalgame fréquent entre des situations, des particularités liées aux gestes ou des caractéristiques propres aux suicidants, en réalité pourtant très distinctes. Les fonctions ou intentions des gestes restent par ailleurs peu prises en compte, quand elles seraient pourtant susceptibles d’éclairer les relations entre les difficultés d’adaptation des sujets et le passage à l’acte. Objectifs : le premier objectif de cette recherche est de valider en français un questionnaire sur les fonctions suicidaires, le RASQ (Holden et al. , 1998). Le deuxième est de comprendre le passage à l’acte suicidaire et son lien avec les stratégies de coping et la psychopathologie. Le troisième est de proposer une analyse fine des suicidants, reposant sur leurs antécédents, les fonctions suicidaires de leur geste, leurs stratégies de coping et leur symptomatologie pour expliquer à la fois le geste et sa répétition. Méthode : nous avons réalisé une étude transversale auprès d’un échantillon de 398 sujets suicidaires et suicidants au total. Les sujets ont été évalués au cours d’un entretien et ont complété une série de questionnaires. Résultats : nous avons mis en évidence deux dimensions au sein du RASQ : « agressivité / maîtrise des relations » et « fuite / apaisement ». Les suicidants se distinguent des suicidaires par une utilisation plus importante du coping centré sur l’évitement, particulièrement de type distraction, et une plus grande fréquence de troubles de la personnalité du cluster B. Le sexe féminin et le coping de type distraction sont les seules variables liées indépendamment au passage à l’acte. Les suicidants se distinguent peu entre eux en fonction de leur histoire suicidaire, mais davantage lorsque l’on prend en compte la nature de leur geste, leur âge, leur sexe, et les fonctions de leur dernier geste. Seuls le désespoir et les troubles de la personnalité semblent liés indépendamment à la sévérité du dernier geste et aux répétitions. Conclusion : le coping de type distraction, le sexe féminin, les troubles de la personnalité du cluster B et le désespoir apparaissent comme les variables les plus liées aux conduites suicidaires et à leur répétition. Les primo- et plurisuicidants se distinguent peu entre eux et les fonctions suicidaires sont susceptibles d’enrichir qualitativement l’évaluation des gestes. Une approche longitudinale et qualitative pourrait permettre une meilleure compréhension des gestes et de leur répétition, par la prise en compte des caractéristiques de chaque geste, de leurs conséquences et des variations « traits » et « état » des stratégies de coping adoptées.