Description phonologique d'une variété de sarde (Oniferi, NU)
Auteur / Autrice : | Vincent Thomas Gerbe |
Direction : | Chrístos Klaíris, Ignazio Putzu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science du langage |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 5 en cotutelle avec Università degli studi (Pavie, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Henriette Walter, Denis Costaouec, Augusto Carli, Giancarlo Schirru |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La description des langues est à la base de la recherche en linguistique : elle fournit le matériel nécessaire à la discussion des concepts théoriques et permet de tester leur cohérence en les confrontant aux données. Bien que de nombreux auteurs aient déjà décrit avec plus ou moins de précision les traits phonétiques de certaines variétés de sarde, langue dialectale, et esquissé leurs caractéristiques phonologiques, la réalité de la langue dans son ensemble reste méconnue au niveau du fonctionnement interne de chacune de ses variétés. Afin de combler – ne fût-ce qu’en partie – ce manque, le présent travail vise à explorer l’organisation interne de l’un de ces dialectes, la variété d’Oniferi (province de Nuoro, faisant partie de la macro-variété logoudoraise), à travers l’analyse d’un corpus de données orales provenant de deux informateurs principaux et d’un groupe de contrôle. Les sous-systèmes phonologiques de ces idiolectes sont envisagés selon un cadre théorique fonctionnaliste, suivant les principes de la pertinence communicative du langage ; le cas échéant, il est fait recours aux spectrogrammes correspondants (Praat) pour tenter de confirmer la description phonétique articulatoire des phonèmes. L’attention est également donnée à l’étude des phénomènes phonétiques qui se produisent dans la chaîne parlée, comme le rallongement consonantique à l’initiale dans certains contextes (selon l’appellation fréquente raddoppiamento sintattico, ainsi qu’elle caractérise l’italien), ou les assimilations ou mutations de phonèmes contextuelles. Est abordée par ailleurs la façon dont les phonèmes peuvent se combiner à l’intérieur de la structure phonologique de la langue, ansi que les neutralisations qui la gouvernent. L’ensemble des phénomènes décrits se superpose à un autre type de rapport entre phonèmes : la possibilité pour les locuteurs d’alterner les phonèmes, librement ou selon des conditionnements qui restent à préciser, à l’intérieur même d’unités isolées, découvrant ainsi un autre pan de la dynamique de l’oniférais ; un certain nombre d’exemples sont fournis pour illustrer ce point.