Thèse soutenue

Etude comparative de l'erreur-obstacle en droit français et du dissentiment en droit polonais

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Auteur / Autrice : Sylwia Danuta Wyszogrodzka
Direction : Dominique Legeais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences juridiques
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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La thèse étudie la notion et les conséquences juridiques du malentendu fondamental en droits français et polonais. Ce concept est connu en France sous la dénomination d’erreur-obstacle et en Pologne sous celle de dissentiment. Sa définition comporte deux éléments : le désaccord des volontés réelles des parties sur un élément essentiel du contrat (la nature, l’objet ou un élément subjectivement essentiel), et l’erreur qui rend le désaccord occulte et provoque une apparence du contrat. Malgré l’autonomie de la notion, qui permet de la distinguer des autres catégories juridiques - en particulier de l’erreur-vice du consentement -, on constate une dépendance du régime juridique : les conséquences résultent de l’absence de consentement des parties (l’inexistence du contrat) ou de l’apparence de l’accord (la conclusion du contrat grâce à la rencontre des volontés déclarées). La première solution, privilégiée en France, est complétée par les devoirs de restitution et de réparation du préjudice subi par la partie dont la confiance légitime a été trompée ; les parties peuvent aussi, dans ce cas, conclure une transaction ou une convention rétroactive. La seconde solution, plus souvent appliquée en Pologne, réserve au déclarant la possibilité d’annuler le contrat pour erreur dans sa déclaration de volonté. La protection du tiers-acquéreur de bonne foi peut être assurée grâce à l’application de la théorie de l’apparence (en France) ou des dispositions particulières (en Pologne). Les propositions formulées dans la thèse portent, quant à la France, sur l’élargissement du domaine d’interprétation objective du contrat et la clarification du régime de l’erreur dans la déclaration de volonté, et quant à la Pologne : sur l’introduction d’une norme générale de protection du tiers de bonne foi. Ces modifications auraient pour but de renforcer la protection des attentes légitimes, conformément aux tendances contemporaines présentes en droit européen et en droit international.