Thèse soutenue

Le Frein et l’aiguillon : éloquence musicale et nombre oratoire. Allemagne et Italie, 1600-1750
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Auteur / Autrice : Agathe Sueur
Direction : François Lecercle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 17/12/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Françoise Graziani
Examinateurs / Examinatrices : François Lecercle, Xavier Bisaro, Philippe Canguilhem, Carlos Lévy

Résumé

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Cette thèse, motivée par les recherches récentes sur la « rhétorique musicale », étudie le nombre éloquent, notion aux nombreuses ramifications dans les domaines oratoire et poétique, encore peu examinée dans le champ musical. L’approche est philologique, comparatiste et historique, et vise à déterminer dans quelle mesure, entre 1600 et 1750, les modes d’approche et de perception du nombre en poésie et dans l’art oratoire ont eu leur équivalent en musique, en Italie (jésuite essentiellement) et en Allemagne. Après une mise en perspective de la culture des spécialistes de musique, partagée entre rhétorique scolaire et éloquence adulte, l’examen du découpage conceptuel opéré par les Anciens entre oratio vincta et soluta permet d’identifier des modes de composition, d’écoute et de prononciation du discours musical vocal et instrumental. La perception de la stricte récurrence propre à la musique métrique (vincta) contraste avec celle de la bigarrure variée de la musique « en prose » (soluta), et les approches érudites et néophytes diffèrent. Au plan micro-structurel, les périodes musicales sont abordées à l’instar des périodes oratoires. Selon qu’elles sont « arrondies » ou « articulées », elles mettent en œuvre le nombre grâce aux rythmes, à la conduite harmonieuse et à un travail de structuration par amplification. L’écriture périodique apparaît comme un principe fondamental de composition. La réflexion sur l’éloquence du nombre en musique s’inscrit finalement dans le débat touchant le meilleur style. Tenants de la brièveté musicale et partisans de l’abondance s’opposent, appliquant au domaine musical les réflexions sur le laconisme, l’atticisme et l’enflure.