L’historiste face à l’histoire. La politique intellectuelle d’Erich Rothacker de la République de Weimar à l’après-guerre
Auteur / Autrice : | Guillaume Plas |
Direction : | Gérard Raulet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 03/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Thomas Keller |
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Raulet, Olivier Agard, Philippe Alexandre, Wolfgang Eßbach |
Mots clés
Résumé
Notre thèse étudie la position et la fonction qu’occupa le philosophe Erich Rothacker (1888-1965) dans le champ philosophique et scientifique allemand de son temps. Elle retrace l’évolution de sa politique intellectuelle de la République de Weimar à l’après-guerre, évolution qu’il faut lire comme un processus de redéfinition de son historisme conservateur face aux contextes historiques successifs. Tandis que son activité sous la République de Weimar fut guidée par sa volonté d’imposer un paradigme d’historisme polémique et idéologisé, l’avènement du national-socialisme l’a conduit, après une phase d’étroite adhésion, à redéfinir cet historisme, qui devint progressivement (et non sans quelques ambiguïtés) un simple paradigme épistémologique désidéologisé. C’est au terme de cette évolution que Rothacker put influencer dans l’après-guerre la réflexion de certains de ses étudiants devenus par la suite célèbres, tels Jürgen Habermas, Karl-Otto Apel et Hermann Schmitz. Outre qu’elle répond à plusieurs questions jusqu’à présent en suspens dans la littérature secondaire sur Rothacker (relatives à son rapport au nazisme, ou encore au rôle – éminent mais paradoxal – qu’il joua au sein du champ théorique de son temps), notre étude de sa politique intellectuelle met ainsi en évidence deux phénomènes qui dépassent le cadre de son analyse stricto sensu : le mouvement – commun à plusieurs penseurs – de radicalisation puis de déradicalisation du conservatisme intellectuel allemand au cours du 20ème siècle, et l’existence d’une ligne de continuité souterraine de la pensée historiste dans l’Allemagne de l’après-guerre en dépit de l’ostracisme dont cette tradition faisait alors l’objet.