Le primitif dans l’œuvre de Maupassant
Auteur / Autrice : | Alice De Wolf |
Direction : | Mariane Bury |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance le 10/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Salem |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Cabanès, Michel Crouzet, Daniel Sangsue |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À une époque qui se concentre sur l’avenir de l’humanité, Maupassant s’intéresse aux origines. Pour lui, l’homme est un « animal humain » en qui coexistent le moderne et l’archaïque. C’est à ce regard original que nous invite son œuvre, qui travaille à montrer le primitif dans et non contre le civilisé. En quoi le primitif est-il une figure dérangeante ? En quoi le rapport à la nature et au corps est-il primitif ? Ici, le rapport à la nature, le corps, la sexualité, l’animalité, la bêtise sont traités comme des composantes irréductibles de l’humain. Mais la nature et le corps sont fondamentalement ambivalents. La figure du primitif, par son inscription dans la matière, est donc un miroir troublant tendu à l’homme du XIXe siècle. Ainsi définie, la notion de primitif fonctionne, si l’on peut dire, comme un pavé dans la mare, qui éclabousse la notion de civilisation et ses valeurs. Dénonçant la société comme dénaturée, Maupassant en vient à mettre en question la définition même de la civilisation et à mettre en cause l’opposition traditionnelle entre sauvage et civilisé. L’acception anthropologique de la notion de primitif, et plus particulièrement le principe de « participation », jettent a posteriori un éclairage singulier sur l’œuvre. C’est l’angle d’attaque de la dernière partie. Parce qu’elle échappe au normatif, la figure du primitif met à mal ce qui, dans la société, a valeur de cadre, de loi. Aussi assiste-t-on chez Maupassant au brouillage des différenciations sexuelle, sociale et morale, ainsi qu’au brouillage des frontières entre folie et raison, et entre fantastique et réaliste. De cet ébranlement des repères participe, enfin, une écriture elle-même primitive.