Violence du langage et exigence de justice dans la pensée de Jacques Derrida
Auteur / Autrice : | Miriam Jerade Dana |
Direction : | Marc Crépon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de la philosophie |
Date : | Soutenance le 25/06/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Danielle Cohen-Levinas |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Crépon, Jocelyn Benoist, Patrice Vermeren, Samuel Weber |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise à questionner la place de la violence dans la déconstruction de Derrida. Nous avons suivi deux axes depuis lesquels nous avons fait une lecture de son œuvre dès les années soixante jusqu'à son dernier séminaire sur la souveraineté : la violence du langage et la violence à l'origine du droit. En montrant la violence intrinsèque à la loi et à toute légitimation du pouvoir, la déconstruction porte un soupçon à toute théorie de la justice basée sur un accord institutionnel. Mais auparavant, si la légitimation est un acte de langage, pour faire une critique de la violence, il faut donc comprendre la force performative dans la fondation des institutions et analyser la deconstructibilité du droit et l'indéconstructible de la justice. Ces réflexions, autour de la langue et de la loi, obligent à postuler la différance entre, d'une part l'institution du droit et la langue de la loi et, d'autre part, la promesse d'un temps de justice à partir de l'hospitalité inconditionnelle et de l'idiome. Nous voulons montrer comment la philosophie de Derrida répond tout au long de l'histoire de la déconstruction, à une exigence de justice qui demande d'analyser la violence du langage dans la structure juridico-politique. Ceci nous permettra d'aborder la dimension politique de la déconstruction et une injonction faite à la philosophie : ne pas « justifier » les violences par des explications.