Ecritures du rituel et poétique de la prière dans les œuvres d’Ovide
Auteur / Autrice : | Virginie Subias-Konofal |
Direction : | Sylvie Franchet d'Espèrey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature Latine |
Date : | Soutenance le 05/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Charles Guittard |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Franchet d'Espèrey, Anne Videau, Hélène Casanova-Robin, Gérard Freyburger |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
De ses œuvres de jeunesse jusqu’aux poèmes de l’exil, Ovide a progressivement construit une langue poétique propre, qui entremêle des stylèmes religieux appartenant à la langue liturgique de l’époque augustéenne, et des stylèmes purement poétiques, tantôt repris à la tradition littéraire, tantôt originaux : il joue ainsi de la frontière qui sépare le carmen religieux et le carmen poétique en faisant s’élever un chant nouveau, total, par lequel il sacralise la poésie, qui est bien alors la musique du monde, la musique créatrice, proprement poïétique, dont le souffle donne son sens, sa forme et sa beauté (forma) au monde. Le discours élégiaque est alors bien plus qu’un simple propos érotique, ou même métapoétique. Si Ovide nous parle d’amour, il nous parle aussi de poésie, mais pas seulement d’une poésie narcissique qui serait sa propre fin et son objet : ce qui se reflète au miroir de la poésie ovidienne, telle qu’elle se met en jeu dans les énoncés de prière, c’est une perspective, une perspective transcendante par laquelle le poète tente de contempler le Verbe divin, la Musique totale qui organise l’univers. Loin de jouer de manière parodique avec le discours sacré, qu’il subvertirait à des fins érotiques et humoristiques, comme l’ont écrit les partisans d’une élégie immanente, Ovide nous semble sublimer par un souffle sacré, et par l’apport de stylèmes religieux, la poésie élégiaque de manière à en faire le chant qui rejoue la création du monde en même temps qu’il la dit.