L’aristocratie laïque au miroir des récits hagiographiques des pays d’Olt et de Dordogne (Xe-XIe siècles)
Auteur / Autrice : | Sébastien Fray |
Direction : | Dominique Barthélemy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance le 26/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Bruand |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Barthélemy, Martin Aurell, Florian Mazel, Yves Sassier, Anne-Marie Helvétius |
Mots clés
Résumé
La présente étude s’inscrit dans le débat à propos d’une éventuelle « mutation féodale » autour de l’an mil. Il s’agit d’étudier l’aristocratie laïque durant les Xe et XIe siècles, en prêtant une égale attention aux ressorts matériels et idéologiques de sa domination sociale. La signification des transformations que connaît alors l’écriture diplomatique étant au cœur de la controverse, le choix a été fait de partir des sources hagiographiques originaires des abbayes d’Aurillac, Conques et Figeac. Mais le discours hagiographique présente ses propres biais. Afin de s’en prémunir au mieux, on a confronté autant que possible les affirmations des sources hagiographiques aux informations disponibles grâce à d’autres types de documents. La démonstration procède en deux étapes. En recourant aux méthodes de l’hagiologie, la première partie permet de contextualiser la production hagiographique et de s’interroger sur les conditions de sa réception : on s’aperçoit que si les textes latins sont d’abord destinés à être lus par des clercs, de multiples canaux de diffusion orale permettaient aux hagiographes de s’adresser également aux laïcs, en particulier à l’aristocratie. La seconde partie étudie l’évolution de la domination aristocratique à travers ce que permet d’en percevoir l’hagiographie. Elle montre qu’un certain nombre de transformations ont eu lieu dès le début du Xe siècle et permettent de parler d’une « mutation de l’an 900 » : l’émergence de la chevalerie, la mise en place de la féodalité, la montée en puissance des sires, l’importance des châteaux et des milites sont autant de phénomènes qui datent de cette époque. Toutefois, l’an mil connaît deux ajustements non négligeables : le redéploiement de l’identité aristocratique autour des châteaux et le passage d’une conception cognatique de la parenté noble à une autre d’avantage agnatique.