Les Rencontres d’Apollon et de Saturne. La mélancolie dans la poésie française du premier XVIIème siècle
Auteur / Autrice : | Carine Luccioni |
Direction : | Patrick Dandrey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 12/03/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Ronzeaud |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Chauveau, Alain Génetiot, Jean Serroy |
Mots clés
Résumé
De 1580 à 1640, la poésie française connaît un remarquable essor grâce au génie de la mélancolie. La confrontation de nombreux poèmes avec les textes savants éclaire les liens profonds qui unissent alors l’écriture poétique et les savoirs scientifiques et philosophiques. L’imaginaire de la mélancolie détermine les différentes figures auxquelles s’identifie le sujet lyrique – rêveur solitaire, amoureux transi, pécheur pénitent, poète inspiré et désargenté. Il informe une vision du monde, conditionnant la perception de la nature à travers l’invention du paysage maladif, la représentation de l’amour par l’analyse de ses causes, de ses effets et de ses remèdes, l’expression de l’inquiétude métaphysique par la description des affres de la culpabilité, ou encore l’image du poète et de sa condition précaire. Placé sous le signe de l’ambivalente mélancolie, le sujet lyrique est voué à des destins contradictoires – plaisir et douleur, damnation et rédemption, fulgurance et impuissance. A ces contrastes thématiques répond la binarité de l’écriture mélancolique, tour à tour tragique et élégiaque : le style de la langueur et celui de la fureur donnent lieu à deux types de discours qui recouvrent les poétiques baroque et maniériste. Soumettant le langage de la science à leur science du langage, nos poètes puisent dans le modèle traditionnel du mal noir une riche topique et un double registre qui leur permettent de traduire un sentiment pessimiste de l’existence.