Thèse soutenue

Provocation et vérité. Forme et sens des paradoxes stoïciens dans la poésie latine, chez Lucilius, Horace, Lucain et Perse
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Diane Demanche
Direction : Carlos Lévy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 01/07/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Rome et ses renaissances. Art, archéologie, littérature, philosophie (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Franchet d'Espèrey
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Bakhouche, Giovanna Garbarino, Jean-Baptiste Gourinat

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

La présence des paradoxes stoïciens dans l’œuvre de poètes dont les liens avec le Portique sont divers révèle le statut particulier occupé par ces formules déconcertantes dans la pensée romaine. Après l’étude des origines du paradoxe et de ses transformations au cours du développement des écoles philosophiques grecques, la thèse examine la spécificité du paradoxe stoïcien et son adaptation au monde romain. Contre toute attente, les Stoïciens ne renoncent pas à ces affirmations déconcertantes. Grâce à leur efficacité rhétorique, et malgré l’hostilité qu’ils suscitent par ailleurs, les paradoxes sont repris dans des textes étrangers au Portique. Leur adaptation dans des œuvres poétiques - satires de Lucilius, Horace et Perse, épodes, odes et épîtres d’Horace et épopée lucanienne - pourrait nous faire considérer qu’ils sont pervertis et détournés de leur fin première. En effet, le but de ces poètes n’est nullement de faire adhérer le lecteur à l’intransigeante perfection dessinée par les paradoxes stoïciens. Mais le lien entre les paradoxes que l’on trouve dans ce corpus poétique et leur origine stoïcienne est en réalité bien plus intime. Selon des modalités différentes, chaque poète reprend l’essentiel de la démarche paradoxale du Portique : il s’agit bien de réveiller les consciences, et de souligner la radicale nouveauté de la vérité que l’on veut faire entendre, tout en s’assurant que le lecteur peut s’y rallier. La virulence de Lucilius, le ton de confidence horatien, la stupeur lucanienne et l’obscurité de Perse constituent les voies distinctes mais convergentes par lesquelles est menée l’entreprise subtile consistant à choquer pour mieux convertir.