Thèse soutenue

La représentation du pouvoir dictatorial dans les romans africains et caribéens des années soixante-dix à quatre-vingt-dix

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Auteur / Autrice : Ibrahima Diouf
Direction : Beïda Chikhi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises et comparée
Date : Soutenance le 14/02/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre international d'études francophones
Jury : Président / Présidente : Amadou Ly
Examinateurs / Examinatrices : Beïda Chikhi, Papa Samba Diop, Jacques Chevrier

Résumé

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Les littératures d’Afrique et des Caraïbes des années soixante-dix à quatre-vingt-dix comptent une série de romans ayant pour thème de prédilection la politique. Certains critiques y voient l’émergence d’un genre romanesque baptisée « nouveau roman ». D’autres en soulignent la confluence thématique dans des travaux se rapportant au roman dit « politique » ou « anti-utopiste ». Jusque-ici, il semble que la réception de cette forme d’écriture et son thème favori n’ont pas été mis en étroite corrélation avec le contexte historique particulier dans lequel ils s’inscrivent. Or, ce dernier est déterminant dans le cadre d’une meilleure connaissance de ces textes encore en quête de définition. En effet, les années soixante-dix à quatre-vingt-dix correspondent à la période des dictatures d’Afrique et des Caraïbes. Ce constat nous a amené à envisager une nouvelle réception de cette tendance romanesque sur un modèle universel : le « roman politique », pour ne retenir que ce concept. Pour l’expérimentation de cette hypothèse de recherche, dans le cadre d’une démarche comparatiste, le choix a été de confronter les « constantes » et les « variantes » de ces littératures à la lumière d’un corpus de six ouvrages. Ainsi, la représentation de la dictature a permis de découvrir un univers conflictuel clos institué par une pratique et une pensée politiques inédites. Le jeu des acteurs y est une tragédie dans un espace labyrinthique. Le tableau dévoile des individus désarmés et sous la domination d’un système à l’allure de monstre. L’image du « cercle de feu » illustre bien cette tragédie à grande échelle où toute tentative d’évasion rapproche l’homme de la mort. Un style d’écriture métonymique y entretient l’errance des personnages qui, sans cesse, butent contre les murs infranchissables de la dictature. Le discours littéraire n’y est pas qu’une plaidoirie en faveur de l’homme et de la liberté ; il y est également une dénonciation de la condition de l’écrivain et de l’asservissement de la littérature.