Thèse soutenue

Figuration et défiguration : présences du personnage dans quelques romans portugais des années 80 à nos jours

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Auteur / Autrice : Sarah Carmo
Direction : Catherine DumasMaria de Fátima Marinho
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études portugaises, brésiliennes et de l'Afrique lusophone
Date : Soutenance le 08/12/2011
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Universidade do Porto
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les pays lusophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Daniel-Henri Pageaux
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Dumas, Maria de Fátima Marinho, Daniel-Henri Pageaux, Ana Paula Arnaut, Maria Graciete Besse

Mots clés

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Résumé

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Cette étude vise à analyser la façon dont la présence du personnage dans le roman portugais des trente dernières années est conditionnée par l’imbrication de données figuratives et leur défiguration. Le personnage se fait ainsi l’écho des bouleversements économiques, politiques et sociétaux provoqués par la chute de la dictature. Il apparaît alors comme le moyen efficace d’interroger les anciens modèles et d’en figurer de nouveaux. Le personnage semble donc proposer diverses figurations de l’humain, relatives à chacun des auteurs étudiés qui font entendre une voix individuelle et originale. Ainsi, dans certains romans, l’impossibilité d’une identité stable dont l’échec mène à la défiguration renvoie, dans d’autres textes, à la possibilité de la figure dans sa diversité et sa dissémination. Les indices de cette ambivalence apparaissent dès le niveau textuel où la défiguration du récit par la disqualification de l’action, le désordre des hiérarchies entre les personnages, et le brouillage des frontières entre textes, auteur et personnage concourt à rendre la diversité de figuration du personnage. Celle-ci semble alors se développer dans l’effet-personne mis en place par le texte et qui assimile le personnage à un individu identifiable et connaissable, malgré la crise qui peut le menacer. De l’extérieur vers l’intériorité, le personnage s’étend en profondeur. L’intériorité du personnage est néanmoins assaillie par la perception d’un monde impossible dont les repères instables façonnent un milieu hostile et inhabitable. Le délitement de son unité se révèle dans son entier à travers la non-reconnaissance de soi et l’effacement du corps. Le personnage n’est plus alors considéré comme une individualité, mais comme une figure afin de rendre compte de son pouvoir de fascination.