Déjouer la transgression : du dandysme au terrorisme des images littéraires, plastiques et cinématographiques
Auteur / Autrice : | Jean-Baptiste Chantoiseau |
Direction : | Murielle Gagnebin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 19/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014) |
Jury : | Président / Présidente : Paolo Tortonese |
Examinateurs / Examinatrices : Murielle Gagnebin, Paolo Tortonese, Claudine Mitchell, Jacques Dürrenmatt, Christiane Page |
Mots clés
Résumé
Les représentations artistiques de la transgression aux XXe et XXIe siècles offrent souvent au regard un spectacle violent et macabre. Son intensité attesterait l’existence d’une ''pulsion de mort'' (Freud, 1920) tout comme elle scellerait ce lien entre l’érotisme et la mort dépeint par Georges Bataille. Déjouer un tel ''terrorisme de la transgression'', qui épuise aussi bien l’œuvre que son spectateur, invite à démasquer le conformisme et les falsifications de telles entreprises. Aux antipodes de ces postures, existent d’autres manières d’envisager la transgression en art afin de faire de celle-ci l’occasion d’un questionnement en profondeur, ébranlant toute certitude. Ce « dandysme de la transgression » engage un travail formel intense. L’analyse d’un vaste corpus, aussi bien littéraire (Wilde, Barbey d’Aurevilly, Bataille, Genet…) plastique (Blake, Cocteau…) que cinématographique (Visconti, Bresson…), révèle un spectre de stratégies visant à jouer, affronter ou dépasser la transgression. Seule une attention aiguë portée aux spécificités de ces univers artistiques permet le dévoilement de trajectoires singulières, aux enjeux opposés : là où l’émergence de la transgression pose parfois problème (Bresson), c’est ailleurs dans l’impossibilité de lui échapper que réside le drame (Lynch). À y regarder de plus près, le secret de l’esthétique et de l’éthique des œuvres, à l’ère contemporaine, se déchiffrerait tout particulièrement dans l’observation du sort réservé aux limites et aux interdits. Doit aussi être soutenue la thèse d’un rôle central non plus d’une hypothétique ''pulsion de mort'' mais de l’inceste au cœur de toute démarche transgressive authentique.