Le débat sur la prostitution à Londres, 1749-1802
Auteur / Autrice : | Marlène Bernos |
Direction : | Suzy Halimi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 06/10/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Guyonne Leduc |
Examinateurs / Examinatrices : Suzy Halimi, Guyonne Leduc, Isabelle Bour, Hans-Peter Wagner |
Mots clés
Résumé
Le dix-huitième siècle est une période propice à l’essor du débat sur la prostitution à Londres.Parce que la politique répressive des autorités se révèle défaillante dans son combat en la matière, un grand débat se fait jour dès le milieu du siècle, dans l’espoir de trouver des recours plus adaptés à l’ampleur du phénomène. Cette thèse est consacrée à l’analyse chronologique de ce débat qui adopte, au fil de son évolution, une dynamique complexe. Créé à Londres en 1758, le Magdalen Hospital devient la première maison de charité pour prostituées repenties en Angleterre. Il est la concrétisation d’une vigoureuse croisade humanitaire menée par des réformateurs philanthropes, afin de porter secours aux nombreuses filles publiques de la ville. Soutenue par le discours sentimental, une politique de »victimisation » à l’égard de la prostituée est mise en place, avec des répercussions majeures sur son image : celle-ci a subi le « crime » de séduction, et c’est par nécessité économique,non par choix, qu’elle se prostitue. À partir des années 1780, on constate néanmoins un tournant sensible dans le débat. Le discours philanthropique semble s’essouffler et présage le retour d’une pensée plus radicale : celle qui rappelle le crime de la prostitution. Dans un contexte social agité, ce commerce est devenu un « mal national » auquel il faut s’attaquer avec plus de fermeté. Par-dessus tout, ce sont deux discours habituellement opposés, celui delà charité et celui de la répression, qui, au tournant du siècle, collaborent peu à peu afin de combattre le « fléau ».