Mémoires féminins de la fin du XVIIe siècle à la période révolutionnaire : enquête sur la constitution d'un genre et d'une identité
Auteur / Autrice : | Adélaïde Cron |
Direction : | Jean-Paul Sermain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 10/06/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Garapon |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Sermain, Jean Garapon, Chantal Thomas, Claude Habib, Myriam Dufour-Maître |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A partir des années 1670 et durant tout le XVIIIe siècle, les mémoires écrits par des femmes connaissent, plus que ceux écrits par des hommes, une inflexion notable : passés les troubles de la Fronde, alors que le rôle politique des femmes tend globalement à décliner, ils se recentrent sur la vie privée mais aussi sur le parcours, l’itinéraire personnel de femmes qui créent une forme originale centrée sur la définition de leur identité : on peut bel et bien parler d’une dimension autobiographique. L’influence et la médiation du roman-mémoires jouent un rôle prépondérant dans cette mutation du genre mémorialiste dont les femmes sont les principales actrices, aboutissant parfois à la création originale de textes hybrides entre fiction et diction. Mais ces textes ne se contentent nullement de démarquer le roman-mémoires : empruntant à des influences et traditions multiples, les femmes disent de façon oblique leur désir d’écrire sans pour autant devenir des « femmes savantes » ou des « femmes auteurs ». Elles élaborent aussi des représentations inédites de l’identité féminine, entre soumission et contestation, le plus souvent indirecte, des rôles féminins considérés comme traditionnels à leur époque. La thèse examine les profils sociaux de ces mémorialistes d’un nouveau genre, mais aussi la complexité formelle et énonciative de leurs textes et les représentations ambiguës de la femme et de l’identité personnelle qui s’y déploient.