Produire depuis la marge. Les motifs du décentrement dans les films d’artistes,1975-2007
Auteur / Autrice : | Clara Schulmann |
Direction : | Philippe Dubois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 14/02/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno-Nassim Aboudrar |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Bruno-Nassim Aboudrar, Françoise Parfait, Luc Vancheri |
Mots clés
Résumé
On a qualifié de « migration des images » le déplacement des images en mouvement depuis les salles de projection jusque dans les salles des musées. Cette « migration » a d’abord constitué le socle initial de ce travail, en fixant les pourtours de son contexte : les images en mouvement, le musée et ses collections, leur dialogue depuis le milieu des années 1990. Délaissant ce sens premier de l’expression, cette étude met au travail son sens figuré : l’idée de migration convie une économie, un système d’échanges, de circulation, un type d’activité propre aux images en mouvement qui élargit ce contexte de départ. La force de ces images se loge dans un geste de décentrement. Leur mobilité les empêche d’accéder à un statut ou à une position dominante. Une résistance à la saisie globale accompagne ces images qui préfèrent les interstices, l’entre-deux, les failles, voire une certaine forme de clandestinité : elles échappent aux normes. Le décentrement qualifiera ici une méthode d’analyse, le choix d’un corpus qui va des années 1970 à nos jours, et la construction générale de cette recherche. Il permet de mesurer des distances, de saisir les sinuosités, les accidents, qui ponctuent l’histoire des images en mouvement. Point de départ : ce travail s’arrime au décentrement historique constitué par la rupture d’avec le discours moderniste dans les années 1970. Les œuvres contemporaines réunies héritent de cette éviction et la discutent. Les trois chapitres, thématiques, commentent ce décentrement qui bouscule les principes muséaux incarnés par l’institution du white cube. L’archive, le document et le jeu : trois façons de contourner les réflexes de l’essentialisme. Fondé sur des études d’œuvres, qui sont autant d’études de cas, accueillant sur un plan qui se veut tabulaire les images, les textes et les films, ce travail rend compte du savoir, étoilé et ramifié, que dispensent, de façon si singulière, les images en mouvement.