Thèse soutenue

Approche ethnométhodologique de l'accomplissement d'une figure à deux : spatialité et temporalité dans la pratique de l'aïkido

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Augustin Lefebvre
Direction : Patrick Renaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 18/02/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Recherche sur le français contemporain (Paris ; ....-2013)
Jury : Président / Présidente : Mary-Annick Morel
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Renaud, Mary-Annick Morel, Lorenza Mondada, Michel de Fornel, Bruno Bonu, Laurent Thuilliez

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche s’appuie sur un corpus de données vidéo d’une dizaine d’heures, filmées dans un dojo d’aïkido à Tokyo. L’aïkido est une pratique martiale qui exclut toute notion de compétition. Les partenaires organisent leur pratique en s’orientant vers l’accomplissement de gestes spécifiquement attendus pour chacun des deux rôles disponibles tori [défenseur] et uke [attaquant]. Dans une perspective ethnométhodologique, l’enjeu de cette recherche est d’examiner la relation mutuellement constitutive des ressources dont les membres disposent sous forme de savoir faire corporel et la coordination d’actions situées. Il s’agit également de tester les outils développés par l’analyse conversationnelle pour décrire des interactions dans lesquelles les ressources verbales ne pas mobilisées. Je décris les spécificités de l’organisation séquentielle d’une interaction dont le but est l’accomplissement d’une figure, à partir de gestes. J’observe en particulier comment les pratiquants peuvent identifier sur le corps de leur partenaire le moment pertinent pour apporter leur contribution à la figure. Ce phénomène intervient tant dans l’interaction entre membres que dans l’interaction entre membre et novice. L’identification séquentiellement organisée du contour des gestes est ainsi une ressource qui intervient à la fois dans la coordination des corps en mouvement et dans la transmission d’un savoir faire, laissant entrevoir que la limite entre pratique et transmission du savoir faire se dissout dans le processus de maintien de l’intersubjectivité.