Auteur / Autrice : | Virginie Sassoon |
Direction : | Rémy Rieffel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 29/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques et gestion, sciences de l'information et de la communication (Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Valérie Devillard |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jamil Dakhlia, Odile Goerg |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s'intéresse à la "presse féminine noire", c'est-à-dire aux magazines qui s'adressent à des femmes partageant l'expérience sociale d'être perçues comme noires. Elle se fonde sur une analyse des contenus, nourrie par une enquête auprès de lectrices et des producteurs des magazines Amina, Miss Ebène et Brune en France. Entreprises commerciales et supports d'identification, ces médias témoignent de l'existence de consommatrices mais aussi de lectrices en quête de reconnaissance sociale. Leurs ressources publicitaires et leurs conditions de production révèlent une "ligne de couleur" dans la presse féminine française. Ces magazines, qui sont également distribués en Afrique francophone et aux Antilles, s’inscrivent dans un espace qui déborde les frontières nationales tout en assignant leur lectorat à un "entre soi". Les ambiguïtés des représentations qu'ils véhiculent sont inhérentes à la nécessité de relier l'ici à l'ailleurs, de valoriser des singularités phénotypiques tout en se conformant aux critères hégémoniques de la beauté et de soutenir l'émancipation féminine tout en conservant des spécificités culturelles. Cette recherche soulève plus largement les enjeux relatifs à la reconnaissance des minorités comme productrices et réceptrices des médias dans un contexte politique marqué par un idéal universaliste qui ne reconnaît pas leur existence.