Thèse soutenue

Kant philosophe du bonheur ?

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Auteur / Autrice : Kléber Bonon
Direction : Isabelle Thomas-Fogiel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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La présente étude a pour objet de mettre au jour le fondement logique et épistémologique de l'idée du bonheur chez Kant. Quels sont les critères qui fondent l'idée du bonheur en tant que concept structurant la philosophie kantienne? II s'agit de démontrer comment l'éthique critique tient en cohérence la construction du bonheur dans le respect de la loi morale tout en étant critique de l'eudémonisme. Mais Ie bonheur pensé comme conséquence morale intégrant le processus du Souverain Bien s'inscrit en dehors de la réalité concrète du monde. Ce bonheur sujet de l'espérance repose sur l'imagination pure et la croyance. Il permet certes à Kant la résolution des antinomies de la raison pure, mais reste un simple artifice méthodologique au service de l'élaboration de la morale systématique. Il est clair que par son anti-eudémonisme éthique Kant n'isole pas simplement des fondements de la moralité toute volonté déterminée matériellement, mais expulse, de fait, le bonheur de la facticité de la vie. Dans ces conditions, il est nécessaire de replacer le bonheur dans la réalité de la vie par la constitution du droit au bonheur. Le bonheur n'est pas essentiellement éthique, mais plutôt politique. Il s'agit du droit au bonheur synthétique qui émerge du rapport politique entre la liberté individuelle et l'espace public. Le droit au bonheur se sert de la prudence politique pour inscrire le bonheur en ce monde. Initialement conçu comme destination formelle de la vie, le bonheur est ici acte politique de construction d'un itinéraire au coeur de l'existence terrestre