Volonté et indifférence chez Descartes
Auteur / Autrice : | Yoshitomo Onishi |
Direction : | Denis Kambouchner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Le contraste apparaît chez Descartes aussi frappant que déconcertant entre deux manières de penser la liberté de l'homme. Selon Ia Quatrième Méditation, la liberté consiste en ce fait que la volonté adhère sans faute à l'évidence de la vérité. Dans les Principes de la philosophie, à l'inverse, la volonté semble investie d'une nouvelle vigueur qui lui permet de s'éloigner même de la connaissance claire et distincte ; et nul, depuis E. Gilson, ne doute que cette vigueur prenne racine dans la conception jésuite qu'est la libertas indifferentiae. La présente étude aura alors pour tâche d' épuiser ce contraste, et cela au double sens : le penser à fond afin de le réduire. A cette fin, nous étudierons successivement: i) les formes embryonnaires de la notion d'indifférence, qui remonte jusqu'aux philosophies antiques, chez les Stoïciens et chez saint Augustin ; ii) la doctrine moderne de la liberté d'indifférence telle qu'elle est établie par Luis de Molina et élaborée ensuite par Francisco Suarez; iii) l'intention cartésienne de se tenir à l'écart de tout intérêt jésuite, et la singularité correspondante de l'idée qu'il se fait de la liberté de la volonté.