Thèse soutenue

Étude de la mort hépatocytaire associée à la stéatohépatite non alcoolique : implication de l'autophagie

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Auteur / Autrice : Vanessa Lavallard
Direction : Philippe GualAlbert Tran
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Interactions moléculaires et cellulaires
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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L’obésité s’accompagne d’un large spectre de complications hépatiques, nommées maladies du foie gras non alcooliques, allant d’une stéatose (accumulation de triglycérides dans le foie à) à une inflammation (NASH : stéatohépatite non alcoolique) et pouvant évoluer vers la fibrose, la cirrhose voire l’hépatocarcinome. La NASH est caractérisée par un foie gras, une inflammation hépatique et une importante mort hépatocytaire (nécro-inflammation). Le même spectre d’altérations est présent dans les maladies alcooliques du foie. Les mécanismes impliqués dans l’évolution de la stéatose à l’inflammation puis à la fibrose restent complexes. Parmi les facteurs, l’endotoxémie métabolique et la mort hépatocytaire pourraient jouer un rôle important. L’augmentation du LPS circulant due à des modifications de la perméabilité intestinale active l’inflammation hépatique, qui, par conséquent, induit la nécro-inflammation et la fibrose. L’apoptose des hépatocytes augmente aussi l’inflammation et la fibrose. Ainsi, améliorer la survie cellulaire pourrait être une cible thérapeutique pour prévenir l’évolution des complications hépatiques. L’étude de cette mort hépatocytaire dans les complications hépatiques de l’obésité a permis de déterminer que les marqueurs sériques de mort hépatocytaire sont des marqueurs prédictifs de l’inflammation hépatique. A ce jour, seule la biopsie hépatique, technique invasive, permet de diagnostiquer l’inflammation hépatique. Identifier des marqueurs non invasifs prédictifs de cette inflammation constitue un réel besoin en clinique. Notre premier projet a consisté à déterminer si les marqueurs sériques de mort hépatocytaire pouvaient constituer des marqueurs prédictifs de l’inflammation dans les maladies chroniques du foie induite par l’obésité et l’alcool. Dans des cohortes de patients obèses morbides et alcooliques, nous avons montré que le niveau circulant des marqueurs apoptotiques est augmenté lors de l’inflammation hépatique. Ces marqueurs sont aussi prédictifs de la fibrose chez les patients alcooliques. De plus, l’association du marqueur d’apoptose hépatocytaire avec les ALAT et le syndrome métabolique améliore la prédiction de l’inflammation hépatique chez des patients obèses. L’inflammation régule négativement le rôle hépato-protecteur de l’autophagie. De récentes études ont rapporté que l’autophagie pouvait jouer un rôle hépato-protecteur. Dans ce deuxième projet, nous avons déterminé le niveau d’activation du flux autophagique et son rôle dans la souffrance hépatocytaire associée à la NASH. Dans des modèles murins de NASH (régime déficient en méthionine et choline, souris obèses traitées au LPS), l’inflammation hépatique est associée à une diminution du flux autophagique (évalué par le niveau de la protéine p62) et à une augmentation de la souffrance hépatocytaire. L’activation (mise à jeun) ou l’inhibition du flux autophagique (adénovirus shATG7) diminue ou augmente respectivement les lésions hépatiques induites par l’inflammation. Dans des hépatocytes primaires de souris, le flux autophagique est bien diminué en réponse au TNFα et à l’IL1β. L’inhibition de l’autophagie augmente aussi la mort des cellules HepG2 induite par le TNFα et l’IL1β. Dans le foie de patients obèses, le niveau d’expression des marqueurs de l’autophagie est augmenté et corrélé avec le niveau des ALAT. L’accumulation d’autophagosomes et de p62 suggèrent une altération du flux autophagique. Nous avons donc montré que l’inflammation hépatique, en inhibant le flux autophagique, pourrait favoriser la mort cellulaire associée à la NASH. La lipotoxicité induite par le palmitate active l’autophagie dans les cellules HepG2. L’obésité est associée à une augmentation des acides gras libres saturés, dont le palmitate, responsables de la lipotoxicité. Cependant, le palmitate active aussi l’autophagie dans les différents types cellulaires. L’objectif était de déterminer si le palmitate pouvait réguler l’autophagie dans les cellules HepG2 et déterminer son rôle dans la lipotoxicité. Nous avons montré que le palmitate active l’autophagie par une voie indépendante du TNFα et des céramides et partiellement dépendante des JNKs. L’inhibition de l’autophagie augmente la mort cellulaire induite par le palmitate. Par contre, un acide gras insaturé non lipotoxique comme l’acide oléique n’induit pas l’autophagie mais prévient la lipotoxicité et l’activation du flux autophagique induits par le palmitate. En conclusion, l’activation de l’autophagie joue un rôle hépato-protecteur mais son niveau d’activation est insuffisant pour prévenir l’induction de la lipoapoptose par le palmitate. L’ensemble de ces travaux a permis d’identifier des nouveaux acteurs potentiellement impliqués dans la pathogenèse des complications hépatiques de l’obésité.