Le monde imaginal des psychai et des umbrae : la surnature dans le monde gréco-latin
Auteur / Autrice : | Claire Béchec |
Direction : | Pierre Maréchaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres classiques |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Il existe dans l'antiquité un monde imaginal où se meuvent les âmes des morts, les psychai et les umbrae, un monde caractérisé par sa situation médiane et médiatrice entre l'intelligible et le sensible. Les formes intelligibles y prennent une figure, une dimension, un poids. La philosophie et la littérature grecques et latines nous ouvrent des portes vers ce monde irréel de l'entre-d'eux, où se côtoient les monstres et les ombres, et c'est en ce monde là que les événements de la pensée ont lieu, ont leur lieu, au croisement des philosophies, religions, littératures, depuis les épopées homériques jusqu'aux interrogations de Saint-Augustin sur la nature du phantasticum. Notre travail s'articule autour de quatre réflexions principales. Dans un premier temps, nous parcourons les différents courants de la philosophie grecque pour y découvrir les facettes de la psychai, corps hypothétique ou ombre impalpable. Puis nous tentons de trouver dans une réflexion sur les rapports entre l'âme et la musique, l'âme et le temps, une réponse à la question de sa substance, de la présence et de l'absence de l'invisible. La troisième étape de notre cheminement nous fait entrer dans une surnature en marge de la nature, un mundus imaginalis rempli de créatures fantastiques, dont les images dessinent un nouveau rapport entre l'âme et ses véhicules. Une dernière partie s'attache à retracer l'évolution des motifs surnaturels dans la littérature latine, du Ier au IIIe siècle de notre ère, en montrant que le rapport à l'au-delà, à la mort et aux absents détermine la création et la perception du monde sensible, au milieu des symboles d'un silence plus puissant et plus durable que l'homme.