Etude sur la fonction de l'hystérique dans le système de sens construit en France face à la souffrance et à la mort
Auteur / Autrice : | Stéphanie Dutertre |
Direction : | François Resche, Jackie Pigeaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epistémologie, Histoire des Sciences et des Techniques, Médecine et Sciences humaines |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Nantes. Faculté des sciences et des techniques |
Résumé
L’hystérique est une figure bien connue des initiés du monde médical. La biomédecine la reconnaît le plus souvent devant une femme porteuse d’une plainte douloureuse durable malgré les traitements, et sans lésion visible dans le corps de l’anatomie. Le mot « hystérie » a fait l’objet de multiples discours savants, le plus connu étant celui de la psychanalyse. Mais c’est la figure du discours biomédical qui m’a intéressée. L’hystérie est une catégorie médicale, entraînant donc des stratégies médicales ; mais ce n’est pas un diagnostic. Ce travail concerne le système dans lequel survient et dure cette reconnaissance, et s’appuie sur l’anthropologie de la santé et l’histoire. Si un problème dure, c’est qu’il a une fonction. Quel est le problème ? Qui a le problème ? À quoi, à qui sert qu’il dure ? À la fin du XXe siècle est apparue la médecine de la douleur. Celle-ci contient le germe d’une révolution épistémologique et bouleverse le mythe fondateur de la biomédecine, s’agissant des rapports de l’âme et du corps, avec des conséquences notables pour les patientes concernées. Ce travail est une étude de terrain en médecine de la douleur, et profite de la brèche créée par elle dans un certain nombre d’implicites médicaux. Au terme de cette étude, il apparaît que le système biomédical exerce dans la société une fonction régulatrice de la violence - souffrance, mort, masculin/féminin -, et que la désignation de l’hystérique a une fonction dans ce système. Il y est question du tragique, et de la médecine comme écriture. La médecine de la douleur peut proposer aux acteurs du système une sortie de crise ; mais au prix de bouleversements d’ampleur mythologique.