Modalisateurs et organisateurs textuels en français préclassique et classique : fonctionnement discursif et grammaticalisation
Auteur / Autrice : | Louise Royer |
Direction : | Bernard Combettes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 14/10/2011 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langages, Temps, Sociétés (LTS) (Nancy ; 1992-2012) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ATILF - Analyse et traitement informatique de la langue française - UMR 7118 |
Jury : | Président / Présidente : Michel Charolles |
Examinateurs / Examinatrices : Christiane Marchello-Nizia, Sophie Prévost |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Nous proposons un travail de description en contexte des modalisateurs et des organisateurs textuels. Ces syntagmes traduisent une présence de l'énonciateur et correspondent à un désir d'expressivité spécifique. En français préclassique, la quantité des textes théoriques s'amplifie. La valeur argumentative et la structure spécifique de ces écrits constituent des facteurs de la grammaticalisation des modalisateurs et des organisateurs textuels. Des textes comme les essais par exemple transmettent un point de vue donné et sont rigoureusement structurés, notamment grâce à la présence de ce type de groupes énonciatifs. Le processus de grammaticalisation correspond à un changement complexe, progressif et unidirectionnel faisant passer une forme d'un statut lexical à un statut grammatical ou d'un statut moins grammatical à un statut plus grammatical. Des formes-sources évoluent peu à peu pour se figer en des formes-cibles précises. Au sein de cette mutation, des phases de réanalyse et d'extension analogique, changements plus simples, interviennent. Les locuteurs commencent à interpréter différemment les mots ou groupes de mots concernés jusqu'à ce qu'une nouvelle utilisation s'impose (réanalyse). Certains changements en entraînent d'autres : des groupes proches, d'un point de vue structurel, des syntagmes qui ont été modifiés évoluent à leur tour d'une manière à peu près similaire (extension analogique). Après avoir observé la composition des groupes, leur comportement syntaxique et discursif, nous vérifierons si l'émergence et l'évolution des syntagmes en question entrent dans le canevas de la grammaticalisation. Les modalisateurs (exemple : « à dire vrai ») et les organisateurs textuels (exemple : « pour faire court ») correspondent à des constructions détachées. Est-ce qu'il en a toujours été ainsi ? S'agit-il de créations françaises ? Quelles sont leurs formes-sources respectives ? En ce qui concerne la délimitation des périodes, le français classique est souvent présenté comme l'empan chronologique dans lequel se stabilise la langue (même si la périodisation est perçue par certains linguistes, comme artificielle mais nécessaire). Nous verrons donc si le découpage que nous proposons est pertinent et si les emplois sont fixes en 1750. Nous nous appuyons sur l'observation d'emplois en contexte dans des exemples d'époque pour appréhender comment de nouvelles entités énonciatives se mettent en place et pour voir si l'on peut établir un mode de formation de ces syntagmes prépositionnels.