Thèse soutenue

L'hypothèse de neutralité monétaire : une application à la Zone Franc

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Auteur / Autrice : Emile Thierry Mvondo
Direction : Chicot M. Eboué
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 24/11/2011
Etablissement(s) : Nancy 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises - EA 3942
Jury : Président / Présidente : Antoine Parent
Examinateurs / Examinatrices : Auguste Mpacko Priso, Gervasio Semedo
Rapporteurs / Rapporteuses : Eric Girardin

Résumé

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Cette thèse s'interroge sur la validité de l'hypothèse de neutralité monétaire en Zone franc, en partant des conclusions de la nouvelle synthèse néoclassique (Goodfriend et King, 2000), et du renouveau de ladite hypothèse avec l'extension des unions monétaires. A court terme, l'existence de rigidités nominales imputables aux asymétries d'information, à la viscosité ou à la rigidité des prix [Gordon (1980), Akerlof et Yellen (1977), Mankiw et Reis (2002)] confère à la monnaie la capacité de retarder l'entrée en cycle ou d'accélérer la sortie, à condition que soit maîtrisé le cheminement des impulsions monétaires vers la sphère réelle. A long terme, les conclusions monétaristes sur la neutralité monétaire demeurent, justifiant la nécessité sur cet horizon de cibler un taux d'inflation oscillant autour du taux de chômage naturel, tel que préconisé par Milton Friedman (1968) et Edmund Phelps (1968). Cette recommandation issue du débat autour de la courbe de Phillips, relation fondamentale des modèles macroéconomiques, suppose pour un équilibre compatible avec le plein-emploi, que la cible d'inflation du moyen terme corresponde à l'intersection des courbes de Phillips du court et du long terme : un « taux naturel d'inflation ». En unions monétaires toutefois, les arbitrages susceptibles d'être opérés à court terme et le choix d'une cible d'inflation à moyen terme s'avèrent complexes, du fait de la diversité des courbes de Phillips dans le temps et dans l'espace. Cette difficulté se dissout dans les avantages que confère une zone monétaire optimale, définie selon les critères de Robert Mundell (1961), Ronald McKinnon (1963) et Peter Kenen (1969). Ces critères, la Zone franc ne les respecterait pas d'après Philippe Hugon (1997), car elle a été et demeure davantage un simple bloc monétaire du fait de l'unification des règles de change. Pour Albert Ondo Ossa (2000), elle trouverait son optimalité non pas dans les critères standards, mais sur le plan de la solidarité. La stabilité monétaire qui y est recherchée induit selon Chicot Eboué (2000, 2002), un biais anti-inflationniste traduisant une préférence pour le chômage au détriment de l'inflation de croissance. En outre, la double contrainte de change et de réserves de change qui en découle conduit à une accumulation excessive de réserves à l'instar des caisses d'émission, exposant la zone aux dangers qui en résultent. D'où la question qui mérite d'être signalée dans cette thèse : Quels sont les choix de politique monétaire adaptés face à la pauvreté et l'inertie de la croissance en Zone franc ? Pour répondre à cette question, nous avons examiné la possibilité de manipuler les agrégats monétaires en vue d'assurer la stabilité monétaire et partant, régler finement la conjoncture, ainsi que les conséquences y afférentes. Cet examen est parti de l'actualité de l'hypothèse de neutralité monétaire dans la zone, pour s'appesantir par la suite sur sa portée. Au terme de l'analyse, il est apparu que la conduite de la politique monétaire serait confrontée à de nombreuses difficultés dont l'hétérogénéité des comportements des agents et des caractéristiques pays, l'instabilité des fonctions de demande de monnaie et la persistance des chocs. L'incidence de la monnaie sur le bien-être serait limitée, du fait de la dépendance des fonctions de réaction des autorités monétaires aux facteurs extérieurs à l'instar du taux de couverture de la monnaie, des différentiels d'inflation, et du taux d'intérêt de la monnaie d'ancrage. Cette incidence pourrait toutefois être accrue avec la détermination et le suivie d'une trajectoire optimale de réserves de change, garantie d'une marge de manoeuvre additionnelle à la politique monétaire, et la définition d'une stratégie de communication visant à ancrer les anticipations.