De ''chólos'' à ''cholè'' : enquête sur les origines de la notion médicale de ''bile''
Auteur / Autrice : | Divna Stevanović |
Direction : | Marie-Pierre Noël |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes grecques classiques |
Date : | Soutenance le 12/12/2011 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales de montpellier |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Boehm |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Pierre Noël, Isabelle Boehm, Emmanuèle Caire, Vincent Barras, Pierre Sauzeau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuèle Caire, Isabelle Boehm |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La notion de « bile », exprimée par le substantif χολή, représente l’un des plus importants et des plus célèbres concepts de la médecine hippocratique, inséparable dans la pensée moderne de la fameuse théorie humorale. Au premier abord, les choses semblent donc claires. Cependant, lorsqu’on se plonge dans la lecture des écrits hippocratiques, la notion de cholè s’avère moins simple et évidente. Notre analyse des textes hippocratiques montre, en effet, que la cholè diffère d’un traité à l’autre et que chaque auteur hippocratique élabore sa propre notion de cholè. Nous nous sommes posé alors la question de l’origine de ce concept médical, ainsi que de l’origine de son cadre, qui est la théorie humorale. Notre quête des origines nous a amenée jusqu’aux idées homérique de chólos et aristophanique de cholè, qui se présentent toutes les deux comme fondamentalement différentes de l’idée médicale de cholè, unissant en elles-mêmes les notions de substance et d’état d’esprit. C’est justement cet écart entre les concepts non-médicaux et les concepts médicaux qui nous a intéressée au plus haut point, car il permet de voir comment les médecins hippocratiques élaborent leurs idées et leur discours. L’essentiel de notre travail consiste, donc, en un examen approfondi des procédés par lesquels les hippocratiques s’approprient des idées non-médicales : ce qu’ils retranchent, ce qu’ils rajoutent et ce qu’ils remanient. Nous espérons ainsi mettre en évidence les chemins par lesquels passe la pensée médicale ancienne, dans son processus d’émancipation de la culture traditionnelle, mais aussi des autres « sciences » de l’époque, telle que la philosophie.